Nicolas Sarkozy ouvre la deuxième phase de sa campagne présidentielle. Le président de l'UMP, conforté par les derniers sondages, a dévoilé samedi matin son nouveau slogan, "imaginons la France d'après", lors d'une réunion à Paris des nouveaux adhérents du parti.
Après une année 2005 difficile, marquée par la montée en puissance de son rival Dominique de Villepin, qui reprend l'une après l'autre ses propositions, Nicolas Sarkozy semble avoir de nouveau le vent en poupe depuis quelques jours.
Les derniers sondages publiés l'ont placé largement devant le Premier ministre, dont l'image a été écornée par le recours au 49-3 sur le contrat première embauche. Nicolas Sarkozy devance de 17 points son rival dans les intentions de vote au premier tour dans le baromètre Sofres publié samedi par "Le Figaro Magazine", avec 26% contre 9%. Mieux, le ministre de l'Intérieur apparaît comme le seul capable de battre au second tour la socialiste Ségolène Royal, selon un sondage Ipsos pour "Le Point".
De quoi conforter M. Sarkozy dans son discours et son positionnement. Samedi matin, le président de l'UMP a donc présenté son nouveau slogan de campagne à 2.500 nouveaux adhérents réunis salle Gaveau, dans le VIIIe arrondissement.
Ce nouveau slogan "imaginons la France d'après" se décline sur différents supports dont un clip vidéo de deux minutes avec la voix off du ministre de l'Intérieur et une chanson originale interprétée par le publicitaire Franck Tapiro, concepteur de la campagne.
"L'UMP doit incarner l'avenir et pas simplement la défense d'un bilan", a expliqué M. Sarkozy. "Si l'UMP se réduit à un bilan, aussi intéressant soit-il, alors nous serons battus", a averti le numéro deux du gouvernement.
Le président de l'UMP a rappelé le "signe indien" de la vie politique française qui veut que depuis 1981 aucune majorité sortante n'ait réussi à se succéder à elle-même. Face au "zapping électoral" et au "sortez les sortants", "l'UMP doit se projeter dans l'avenir, réfléchir aux idées de demain, proposer une alternative", a-t-il expliqué. "C'est à ce moment-là que nous serons victorieux."
Tout au long de son discours de 50 minutes, Nicolas Sarkozy, désireux de donner une image plus apaisée de lui-même et de ne pas donner prise aux accusations des chiraquiens sur son "agitation", s'est refusé à toute attaque directe contre Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Selon lui, "la question n'est pas la France d'après qui, mais la France d'après quoi".
Mais tout son discours montrait sa volonté de rupture avec le chiraquisme, dont Dominique de Villepin n'est à ses yeux que le dernier avatar.
Le président de l'UMP a ainsi dénoncé le "décalage" entre les "élites françaises marquées par le conservatisme" et "ce que pensent les Français". "Si tant de nos compatriotes se sont tournés vers la gauche, (...) c'est parce que la droite les a désespérés tant de fois en mettant en oeuvre la politique inverse de ce qu'elle avait dit", a-t-il glissé en visant Jacques Chirac.
Convaincu que les Français "n'ont pas peur" du changement mais "l'attendent", Nicolas Sarkozy a développé son projet de société, "réconcilier les Français avec l'idée de la réussite". "Pour moi la France d'après c'est la France retrouvée", a-t-il résumé. "Ce n'est pas l'égalité pour chacun, c'est l'équité pour tous."
Fustigeant "l'égalitarisme, le nivellement, l'assistanat", il s'est prononcé une nouvelle fois pour la réforme des 35 heures et du droit de travail, l'accès des "salaires petits et moyens" à la propriété ou une politique d'immigration choisie.
Sur tous ces sujets, "la difficulté, c'est qu'il nous faut faire le débat tous seuls", a ironisé le président de l'UMP. "On a la gauche la pire d'Europe. De ce point de vue là on est tranquille, c'est le seul produit parfaitement inexportable."
En même temps que son nouveau slogan, M. Sarkozy a lancé la campagne d'adhésion de l'UMP pour 2006. Il s'est fixé pour objectif d'être "au delà de 300.000" à la fin de l'année, contre 215.843 fin 2005.
Il a demandé aux adhérents de s'impliquer dans les prochaines conventions thématiques du parti sur l'école -mercredi prochain-, la place des femmes, la justice, les institutions et le sport. Au passage, il leur a annoncé qu'ils seront invités à voter sur les 10 principales mesures du projet de l'UMP pour 2007. AP
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