Présidentielles : « L'Union des patrons et des professionnels juifs de France » (UPJF) roule pour Nicolas Sarkozy
L'Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF) a décerné à Nicolas Sarkozy le prix de l'homme politique de l'année lors de son dîner de gala annuel. Une cérémonie marquée par le discours véritablement apocalyptique du président de l'UPJF, Claude Barouch, qui évoque pour les Français de confession juive la nécessité d'"un combat vital pour empêcher, une fois de plus d'être relégué au rang de dhimmi" en France, c'est-à-dire de minorité religieuse dans un pays islamique.
Le ministre de l'intérieur a remporté le prix de l'homme politique de l'année décerné par l'Union des patrons et professionnels juifs de France (UPJF), une association communautaire plus connu pour ses positions pro-israéliennes que pour son action en faveur de la libre entreprise .
C'est au cours du dîner de gala de l'UPJF, le 30 mars 2006, sobrement intitulé « Meurtres antisémites et appels à l'élimination d'Israël, les Juifs de France face à de nouveaux périls (Paris, Téhéran, Ramallah…) » (sic) que la récompense a été décernée au ministre de l'intérieur que les organisateurs ont salué comme celui qui "saura sans doute redonner une nouvelle dynamique aux relations d'amitiés solides qui lient Paris, Washington et Jerusalem". Pour l'occasion, Nicolas Sarkozy avait "spécialement dépêché" son directeur de cabinet, Claude Guéant. Ce n'est pas la première fois que des responsables politiques acceptent l'onction de l'UPJF qui avait déjà auditionné les principaux candidats aux élections régionales d'Ile de France en 2004, ou encore les candidats à l'investiture de l'UMP à la mairie de Paris .
Parmi les 500 invités revendiqués par l'UPJF pour cette belle occasion, on relevait notamment la présence du Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk, d'un chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France, du vice-président de l'Assemblée nationale, Eric Raoult, décidément bien oecuménique , et du socialiste Julien Dray que l'on n'est pas habitué à voir fréquenter les cercles patronaux.
Ce parterre éclectique a ensuite assisté au discours du président de l'UPJF, Claude Barouch, qui après avoir dressé un portrait apocalyptique de la France , s'est écrié : "le véritable lobby que nous voulons affirmer doit relever un premier défi. Celui qui consiste à assurer l'organisation de la faisabilité des chantiers sur lesquels elle travaille et qui sera la véritable et première démonstration à l'égard de tous, dans la communauté et dans la nation, que notre détermination est sans faille".
Plus besoin d'aller chercher dans la prose d'extrême-droite la référence à un lobby juif, son existence est désormais revendiquée par les communautaristes juifs, au mépris de la tradition républicaine française et sans se soucier le moins du monde de l'influence que peut avoir un tel activisme sur la résurgence de l'antisémitisme . Il semble que ce courant a déjà choisi son champion pour la prochaine présidentielle. Et celui-ci ne semble pas dédaigner ses soutiens communautaires...