Le vandalisme coûte très cher aux transports publics.
LES BUS de la RATP sont eux aussi la cible des violences. Chaque fois qu'un véhicule brûle, 150 000 euros partent en fumée, le prix moyen d'un autobus. Ainsi à Trappes, l'incendie du dépôt des 23 cars Perrier – société rachetée au premier semestre par la RATP – représente une addition pour la Régie de plus de 3,5 millions d'euros.
Les usagers aussi sont pénalisés. «La situation est difficile mais nous tentons à minimiser les inconvénients pour eux, confie Anne-Marie Idrac, présidente de la RATP. Nous allons mettre à leur disposition de nouveaux autobus récupérés dans notre entrepôt d'Aubervilliers.»
«Nous avons renforcé la présence des équipes de la police régionale des transports et du groupe de protection et de sécurité du réseau (GPSR) dans les quartiers sensibles», ajoute Anne-Marie Idrac. «Au total, plus de 1 000 hommes sont employés à la GPRS, précise Marc Guillon, de l'union CGT-RATP. Mais ces agents ne peuvent pas se substituer aux forces de police.» A ce jour, aucun machiniste n'a refusé de se rendre dans les quartiers difficiles mais les syndicats estiment que les chauffeurs devraient prochainement demander l'application du droit de retrait, c'est-à-dire refuser de travailler en mettant en jeu leur sécurité et celle des voyageurs.
Les 4 000 bus équipés de 4 caméras de vidéosurveillance ne sont pas suffisamment dissuasifs. Jeudi soir, un bus de la ligne 253 reliant Saint-Denis et Stains a été bloqué entre deux barricades de poubelles incendiées. Le sang-froid du machiniste et l'intervention des équipes de sécurité en moins de 5 minutes ont permis d'éviter le pire. Jusqu'à quand ?