Chirac-Villepin contre Sarko

Les derniers vilains soubresauts du système Chirac

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Par Sébastien Castellion
© Metula News Agency


Aussi méchants que bêtes, deux "qualités qui se neutralisent. Sarko n'a rien à craindre de ses lignes arrières au bout du rouleau...

Jacques Chirac a toujours su, avec talent, éliminer efficacement et sans se compromettre ses concurrents politiques. Même les plus talentueux – Valéry Giscard d’Estaing, Edouard Balladur, Lionel Jospin et d’autres – en ont fait l’expérience.

La recette de Chirac pour évincer un adversaire est toujours la même. D’abord, il identifie une faiblesse de caractère chez son ennemi et la fait paraître devant l’opinion comme un risque pour la France, un risque contre lequel Chirac lui-même est le recours. Ainsi, Balladur, en 1995, donnait l’impression d’être indifférent au sort de ceux qui se trouveraient menacés par son programme de réformes : Chirac a donc insisté sur sa sympathie pour les plus défavorisés, ce qui ne l’a pas empêché de les négliger entièrement une fois parvenu au pouvoir. Jospin, trop optimiste sur la nature humaine, n’aimait pas la répression : Chirac a gagné les élections de 2002 en promettant d’être ferme face à la délinquance.

La deuxième étape de la « méthode Chirac » consiste à discréditer l’adversaire en lançant contre lui, au moment opportun, une de ces « affaires », vraie ou non, dont la République a le secret. Des fuites chiraquiennes avaient ainsi mis sur la place publique l’affaire dite des « diamants de Bokassa », peu avant la présidentielle de 1981, puis « l’affaire Schuller » (une bête histoire d’écoutes dirigée contre Balladur, qui n’y était personnellement pour rien), en février 1995. Quant à Jospin, je peux témoigner que, si aucun scandale n’a été utilisé contre lui en 2002, ce n’est pas faute d’avoir cherché (j’ai participé à l’époque à plusieurs réunions à l’Elysée où ce point était évoqué).

L’été dernier, alors que Matignon et l’Elysée connaissaient un accès de haine particulièrement violent, provoqué par le désaccord entre Sarkozy et Chirac sur la guerre entre Israël et le Hezbollah, j’ai surpris un conseiller du Premier ministre dire, concernant le Président de l’UMP, « on s’en occupe ». Plusieurs autres chiraco-villepinistes prenaient un air comploteur et laissaient entendre que la destruction de Sarkozy était programmée. Instruit par les exemples cités plus haut, je me suis renseigné.

La conclusion de mon enquête est rassurante pour le ministre de l’Intérieur et montre les graves limites de la puissance du clan (Chirac, Villepin et leurs quelques conseillers fidèles) en politique intérieure. Leur haine pour Sarkozy est plus intense que jamais, mais ils n’ont pas de plan de bataille précis. Un Chirac vieillissant, et un Villepin qui ne fut jamais un professionnel de la politique, ont perdu le savoir-faire qui fait les vrais tueurs. Les chiraco-villepinistes improvisent, rêvent d’un retournement d’opinion sans rien faire pour le susciter, et ne parviennent ni à obtenir des soutiens de poids dans leur propre majorité, ni à faire bouger d’un iota l’opinion massivement favorable à Sarkozy parmi les électeurs de droite.



Les chiraco-villepinistes improvisent au lieu de planifier

Le 15 octobre dernier, les chiraquiens ont lancé Jean-Louis Debré, leur plus fidèle chien de garde, pour dénoncer les remarques de Sarkozy, qui avait regretté, le 12 septembre dernier à Washington, que la France ait pris une attitude « arrogante et grandiloquente » pour exprimer son désaccord avec les Etats-Unis sur la guerre irakienne. Quatre jours plus tard, à Yorktown, le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie était chargé d’enfoncer le clou, rappelant que la France continuerait à « parler en toute franchise » aux Etats-Unis.

Pour une critique de Sarkozy, la déclaration de Michèle Alliot-Marie fait plutôt sourire, car personne n’imagine que le ministre de l’Intérieur parle autrement qu’« en toute franchise » à qui que ce soit – Américains, Français ou Toltèques –. Et surtout, le retard d’un mois entre la déclaration du ministre et la réaction du clan, resté silencieux sans savoir comment réagir, a transformé cette réplique en pétard mouillé. Si Sarkozy avait commis un grave impair en critiquant le président à l’étranger, il aurait fallu s’en indigner immédiatement.

La même improvisation a marqué les tentatives du clan de faire apparaître le ministre de l’Intérieur comme l’homme dont la maladresse et les provocations aggraveraient les tensions dans les banlieues, et Chirac et Villepin comme des politiques responsables qui maintiendraient la paix. Pour faire passer le message, le président de la République avait prévu d’aller, la semaine dernière, à Clichy-sous-Bois pour y prononcer un discours bien senti… mais il y a renoncé au dernier moment, lorsque la DST l’a averti que la population serait presque certainement hostile. L’histoire s’est ébruitée et la comparaison avec Sarkozy – qui, lui, n’a jamais hésité à se rendre dans les « quartiers » – a tourné au désavantage de Chirac. Ainsi, près d’un an après avoir voulu, une première fois, utiliser les voyous des banlieues contre Sarkozy, Chirac et Villepin n’ont pas renoncé à l’idée, mais ils n’ont pas non plus défini un plan de bataille.

En même temps, les dernières évolutions de l’affaire Clearstream – ce faux scandale que le ministre des Affaires Etrangères Villepin a cherché, dès janvier 2004, à employer pour détruire Sarkozy – tournent de plus en plus au vinaigre pour Villepin. Interrogés par le juge, le directeur de cabinet de Villepin de l’époque, Serge Vimont, son successeur Michel Barnier et son supérieur hiérarchique d’alors, Jean-Pierre Raffarin, ont tous les trois indiqué que Villepin, dans ses fonctions de ministre des Affaires Etrangères, ne les avait pas informés de l’enquête parallèle qu’il avait confiée au général Philippe Rondot pour établir la culpabilité de Sarkozy. Le juge pourrait bien en conclure que Villepin n’a pas agi dans le cadre de ses fonctions de ministre, mais à titre personnel. Il ne serait donc pas protégé par son statut de ministre et pourrait être traduit en correctionnelle sans passer par la procédure spéciale (et très politisée) de la Cour de justice de la République.



Les chiraco-villepinistes rêvent d’un retournement d’opinion sans le préparer

Tous les amis du Premier ministre sont d’accord sur un point : « Sarkozy va s’effondrer ». Leurs arguments ne portent jamais sur ce que le ministre de l’Intérieur fait, mais uniquement sur ce qu’il est. Les plus courtois disent que Sarkozy est « un agité » ou qu’il « n’a pas la carrure présidentielle ». Les diplomates villepinistes, qui passent plus de la moitié de leur carrière hors de France et le reste dans des cercles parisiens coupés du pays, insinuent lourdement que Sarkozy – qui a passé trente ans à sillonner la France et connaît les représentants de toutes les régions et de toutes les catégories sociales – « n’a pas de lien profond avec le pays ». Les lecteurs de la Mena n’ont sans doute pas besoin de traduction pour comprendre le sens réel de cette dernière phrase.

Quels que soient les arguments, la conclusion est toujours la même : la France va finir par se réveiller et se détourner de Sarkozy. D’après ses conseillers, Villepin annonce lui-même, cette « cristallisation » pour une période précise : février prochain.

Mais qu’est-ce que les Français ignorent aujourd’hui, qu’ils apprendront en février 2007 ? Ils savent parfaitement que Sarkozy n’a pas le style des élites énarchiques traditionnelles, qu’il lui arrive de perdre son calme et qu’un seul de ses quatre grands-parents était « de souche française ».

Le clan vit donc dans un rêve, lorsqu’il essaie de se convaincre que ce qui n’empêche pas Sarkozy d’être aujourd’hui en tête des sondages, entraînera sa perte dans trois mois. Un rêve qui illustre les limites de la capacité d’analyse politique de ses membres, qui ne peuvent comprendre que les électeurs puissent choisir leur Président sur autre chose que son style ou la pureté gauloise de ses ancêtres. Il y a pourtant d’autres critères possibles ! Par exemple, avoir un bon programme. Comprendre les problèmes des Français. Montrer assez d’énergie et de courage pour inspirer confiance.



Les chiraco-villepinistes manquent de soutien dans leur propre majorité

Si l’on met à part le cas particulier du troisième personnage de l’Etat, le président ultra-chiraquien de l’Assemblée Nationale Jean-Louis Debré, aucun parlementaire influent ne se réjouit de la campagne anti-Sarkozy lancée par le président et le premier ministre.

Une forte majorité d’élus UMP est personnellement favorable au ministre de l’Intérieur. Et surtout, même ceux qui ne l’aiment pas ont fait le calcul qu’il est le seul candidat de droite qui puisse remporter l’élection. Or, les élections législatives auront lieu un mois seulement après la présidentielle. Si un candidat socialiste l’emportait, les Français voudraient certainement lui donner une majorité – et de très nombreux députés de droite seraient balayés. Les manœuvres du clan contre le seul candidat qui leur permettrait de conserver leur siège n’amusent donc pas du tout les députés de la majorité.

Il y a une semaine, les deux plus jeunes députés UMP de l'Assemblée, Laurent Wauquiez, député de la Haute-Loire, et Edouard Courtial, député de l'Oise, se sont faits les porte-parole de ces soucis dans une lettre ouverte à Jean-Louis Debré, où ils lui demandent d’éviter « le jeu de massacre qui a trop longtemps été le sport favori de la vie politique française ». En choisissant les deux plus jeunes collègues pour les représenter, les députés ont envoyé un message clair : Chirac et Villepin sont les hommes du passé, et les premiers n’ont pas du tout l’intention de sacrifier leur propre avenir pour satisfaire la hargne anti-sarkozyste de ces deux hommes.

Les élus ont d’ailleurs été particulièrement irrités que Jean-Louis Debré adresse ses « vœux chaleureux » à Ségolène Royal, exprimant ainsi ouvertement le secret le moins bien gardé de l’Elysée et de Matignon : en cas de deuxième tour Sarkozy-Royal, la candidate socialiste aurait une nette majorité parmi les membres du clan. Le fait que toute la classe politique en est désormais avertie n’améliore pas vraiment l’image des chiraco-villepinistes dans leur propre majorité.



Les manœuvres chiraco-villepinistes n’ont pas d’effet sur l’électorat

Malgré toutes les déclarations des uns et des autres, l’électorat de droite en France est aujourd’hui plus soudé derrière Sarkozy, qu’il ne l’a été derrière aucun autre candidat depuis 1974. Une enquête TNS/Sofres/Unilog, publiée il y a quelques jours, montre que si le ministre de l’Intérieur était le candidat unique de la droite au premier tour, il remporterait 38 % des voix – dix points de plus que sa principale adversaire, Ségolène Royal. Les deux candidats du clan parfois évoqués, Alliot-Marie et Villepin, recevraient au moins 20 points de moins, 18 % et 16 % des suffrages respectivement. Et si l’un des deux se présentait contre Sarkozy ? Eh bien, ce dernier obtiendrait toujours plus de 30 % des voix, contre 5 % pour Alliot-Marie ou Villepin. Bref, il y a au moins un ordre de grandeur de différence entre le poids politique de Nicolas Sarkozy et celui des meilleurs candidats du clan. Et si l’on s’en tient aux électeurs UMP, 72 % souhaitent que Sarkozy soit leur candidat, contre 7 % qui aspirent à voir Alliot-Marie se présenter, 4% Villepin et 2 % Chirac.

Voilà le maigre résultat des attaques répétées du clan contre le ministre de l’Intérieur. Malgré le poids cumulé des trois principales fonctions de l’Etat et la complaisance des media (pour qui le mythe d’une compétition au sein de l’UMP fait faire du chiffre), Sarkozy reste le candidat de droite le mieux placé pour le premier tour depuis plus de trente ans. Cela ne veut pas dire qu’il gagnera : Ségolène Royal, à gauche, domine presque autant son camp que Sarkozy le sien. Mais toutes les tentatives des chiraco-villepinistes pour détruire le ministre de l’Intérieur ont échoué. Ni l’affaire Clearstream, ni les petites phrases, ni la manipulation politique des violences des banlieues, ni les piques sur « Sarkozy l’Américain » n’ont convaincu les électeurs.

Toutes ces attaques vont continuer jusqu’au jour de l’élection. Mais le clan est dans une situation de faiblesse politique rarement vue en France pour une clique détenant tous les pouvoirs de l’Etat.

Un texte très intéressant concernant les relations entre le clan chiraco-villepiniste et Monsieur Sarkozy dans les affaires internes et étrangères.

C'est scandaleux ... et j'invite tous ceux qui sont pour Sarko en 2007 de ne pas vous laisser influencer, c'est important, n'écoutez pas tout ce qu'on vous dit et restez solidement attaché à Sarko, la bataille sera dure, mais nous savons que seul Nicolas Sarkozy peut défendre nos idées et faire changer la France, soyez confiant !!
Sachez que si vous lachez prise, vous donnez une chance de plus à Ségolène d'etre présidente et de plonger le pays dans une merde incroyable !!!
Avec Ségolène le programme c'est:

- Augmentation de la dette public
- Augmentation de la délinquance, trafics, ...
et la liste est longue ...

TOUS DERRIERE SARKO !!!

Finallement on constate des guerre internes dans l'ump...comme dans les ps...il me semble que c'est logique mais ce que je ne comprend pas c'est pourquoi fusillent-ils Sarko alors qu'il est populaire justement...??? ils veulent mettre qui à sa place ????

pas villepin ???

C'est hilarant tout de même !!!

aline a écrit:

ils veulent mettre qui à sa place ????

pas villepin ???

C'est hilarant tout de même !!!

ça j'espère bien que non
Mettre quelqu'un d'autre pour mettre quelqu'un d'autre et au risque de faire perdre la Droite c'est indigne de convictions UMP avant que celles-ci soient gaullistes
De Villepin surtout, lui surtout pas!
C'est l'homme qu'il ne nous faut pas
De plus je pense qu'il n'est pas souhaitable qu'un chiraquien compte tenu des circonstances et de la popularité de Sarkozy émerge maintenant, il ne faut là rien toucher car même comme ça, rien n'est fait malheureusement...

Malheureusement héra, tes bonnes volontés resteront vaines je pense ... Les chiraco-villepinistes vont présenter un candidat et la droite implosera.

Probablement et c'est bien honteux et dommage...

Excellent article, en tout cas !

aline a écrit:

Finallement on constate des guerre internes dans l'ump...comme dans les ps...il me semble que c'est logique mais ce que je ne comprend pas c'est pourquoi fusillent-ils Sarko alors qu'il est populaire justement...???

Parce qu'il dérange par sa façon de faire et sa façon de parler : ça gène tous les vieux croutons quand on n'est plus dans le "politiquement correct" ; ils aiment tellement la langue de bois...

aline a écrit:

ils veulent mettre qui à sa place ???? pas villepin ??? C'est hilarant tout de même !!!

De Villepin a peu de chances à mon avis, dans la mesure où il ne s'est jamais frotté au suffrage universel. Jusqu'à présent, je crois que le seul président élu dans ce cas a été Pompidou.

Bon sang, arrêtez de dire "de Villepin".
On dit : Dominique de Villepin, Monsieur de Villepin,et Villepin tout court quand il n'y a rien devant!

Même chose évidemment pour Villiers !

De Gaulle est une exception, mais il disait lui même qu'il était de si petite noblesse, qu'on pouvait mettre la particule........

On sait bien que Chirac a toujours trahi ses " amis" de droite ( Chaban-Delmas , puis Giscard ..)pour placer ses pions . Mais là , c'est purement gratuit contre Sarko , c'est par pure haine personnelle que ce type n'hésitera pas à diviser et à faire perdre sn camp ! Et avec Villepin , ils font la paire !C'est vraiment dégeulasse , et c'est vrai qu'il faut serrer les coudes pour appuyer au maximum Sarko