Le nombre d’étrangers admis régulièrement s’est situé, en 2004, à quelque 140.000 personnes, selon le dernier rapport de la Direction de la population et des migrations.
Parrallèlement, entre 80.000 et 100.000 étrangers en situation irrégulière s’installeraient chaque année en France, selon une estimation donnée en novembre dernier par le ministre de l’Intérieur. Concernant le nombre de "sans-papiers" permanents en France, Nicolas Sarkozy évoque une "fourchette" - qui semble très basse - allant de 200.000 à 400.000 personnes.
Par ailleurs, "150.000 étrangers en situation irrégulière bénéficient de l’aide médicale d’Etat", explique Hervé Le Bras, démographe et directeur de recherche à l’Institut nationale des études démographiques (Ined). Il estime, lui, leur nombre total à 300 000.
Quoiqu'il en soit de ces évaluations, le terme retenu de "sans papiers" reste assez discutable. Il ne s'agit pas en effet de personnes qui seraient malheureusement dénué de titres de séjour suite à des péripéties, ou qui les auraient égarés, mais de migrants illégaux tout à fait conscients de forcer la main à des pays qu'ils rêvent (avec raison) d'habiter en guettant une régularisation de masse comme cela survient tous les 3 ou 4 ans.
Un des aspects les plus singuliers de l'immigration en France est qu'elle ne procède pas du besoin en travail , comme dans tous les autres pays européeens.
Plus de sept personnes sur dix (73,3%) admises régulièrement en France le sont au motif du rapprochement familial. C'est un défi économique, puisque toute personne acceptée à ce titre bénéficie aussitôt d'un ensemble d'avantages, dont la gratuité des soins de santé ou l'aide au logement, entre autres.
L’immigration spécifiquement dite "de travail" ne représente que 5% de l’ensemble des entrées à caractère permanent.
Selon l’Insee, 13% des immigrés ont moins de 25 ans. La moitié des immigrés sont arrivés avant 1974. 39,3% viennent d’Afrique, 12,7% d’Asie. La part des immigrés nés au Maghreb a doublé depuis 1962 (30% des immigrés).
Le nombre de naturalisations s’élève à environ 150.000 chaque année, toujours selon l'Insee. En 2004, sur 10 nouveaux Français, 50% sont originaires du Maghreb, 11% d’un autre pays africain et 15% d’Asie.
Un autre aspect peu exploré de cette immigration est le calcul des conséquences à terme en matière de population. Les projections démographiques découlant d'une telle situation sont par définition difficiles à prévoir et à maîtriser. Deux chercheurs en démographie, MM. Dupâquier et Laulan, affirment néanmoins : "Des projections effectuées à partir des statistiques de l'Insee permettent de voir que, si les comportements des communautés immigrées ne devaient pas évoluer en matière de fécondité, dans 25 ans environ, en 2030, leur masse (avec leurs descendants) pourrait représenter quelque 24% de la population totale française, soit 15,7 millions de personnes, 23% de la population active (soit 5,7 millions de personnes) et 42% des naissances (soit 273 000)."
Certes, la pyramides des âges vieillissante de l'Europe implique une immigration, qui doit être canalisée, mais pas stoppée. On peut aussi faire remarquer à ces auteurs inquiets qu'un immigré installé depuis 25 ans est par essence, du moins c'est la majorité des cas, assimilé.
Mais attention : si elle souscrit à un islamisme incompatible avec, par exemple, l'égalité des femmes et des hommes en Occident, cette immigration crée également un problème là où elle s'est installée. La radicalisation de l'islam contrevient sur de nombreux plans à l'environnement historique et culturel français.
Revenons à la dimension économique de cet apport migratoire, qui est souvent laissée de coté dans les débats. Il est important de comprendre que dans un état où la protection sociale est très forte (selon un choix discutable quand celui-ci se transforme en dette écrasante sur les générations à venir) chaque citoyen coûte ou rapporte à la collectivité de manière inégale.
Prenons deux extrêmes pour bien réaliser l'ampleur du problème économique créé par une forte immigration.
Soit un cadre de 33 ans célibataire, gagnant 5000 euros nets.
Il coûte peu à la société (il n'a pas d'enfants, et est en bonne santé) mais rapporte beaucoup : pas loin de 48 000 euros par an de charges sociales acquittées sur son salaire, et au moins 25 000 euros par an sous forme d'impôts directs et indirects, TVA, taxes, etc. soit un total de 73 000 euros par an.
A l'autre bout de l'échelle - et il ne s'agit pas là de le stigmatiser, bien entendu - un immigré légal ou illégal au chômage va rapporter rien ou peu, puisqu'il est sans travail, ou inactif (rapprochement familial) mais coûter à la collectivité autant que ce qu'il pourra recevoir comme aides, directes et indirectes : RMI, aides au logements, crêches, soins complets, etc.
Cet immigré légal ou non n'a pas participé, remarquons-le aussi, au financement de ce qui l'environne et qui fut payé progressivement au fil des générations par des ancêtres dont il ignorait tout : réseau autoroutier, équipements collectifs, hôpitaux, scanners, et dont il bénéficiera pourtant. La logique serait d'ailleurs, à ce titre, qu'une taxe symbolique de "mise à niveau" (par exemple 500 euros) soit acquittée par chaque immigrant lorsqu'il recoit sa naturalisation définitive et devient français.
Encore une fois nous n'entrons pas dans un débat idéologique ici. La situation des immigrés est parfois peu enviable, et mériterait sans aucun doute plus de dignité.
Mais il convient de réaliser que la particularité française, qui est une société tout à la fois très développée, généreuse, endettée, surtaxée, et avec un taux d'immigrés parmi les plus élevé d'Europe, est dysfonctionelle de manière structurelle. En raison même des avantages sociaux et économiques qu'elle accorde, et en admettant même qu'on soit en phase avec cette philosophie rousseauiste, la france devrait par principe limiter drastiquement les installations sur le territoire, sous peine de voir sa dette globale et ses déficits internes exploser.
Prenons l'exemple de l'aide médicale d'Etat (AME) réservée aux migrants illégaux.
Le nombre des bénéficiaires est passé de 75 000 en 1999 à 200 000 en 2002 et le budget de l'AME a atteint 233 millions d'euros pour 2003.
Qu'en est-il aujourd'hui, alors que les données sont exponentielles ?
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