PARIS (AFP) - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy s'est rendu brièvement samedi soir sur les Champs Elysées à Paris où sa venue a suscité bousculades, huées et insultes, qui ont couvert les applaudissements de ses supporteurs.
Intrigués par l'attroupement médiatique et venus aux nouvelles, des badauds se sont progressivement mêlés aux journalistes, attendant avec eux Nicolas Sarkozy.
Parmi eux, des jeunes ont vite exprimé leur intention de profiter de l'occasion pour crier vertement leur désaccord au ministre. "J'ai deux mots à lui dire", expliquait ainsi l'un, patientant avec ses copains au milieu des journalistes, sous l'oeil des policiers.
A 19H30, le ministre s'est arrêté au niveau de l'attroupement de 2 à 300 personnes, vers le milieu des Champs-Elysées, à la hauteur de l'avenue George V. Son arrivée a immédiatement déclenché une énorme bousculade de journalistes.
Des jeunes ont ensuite lancé des slogans et insultes comme "Sarkozy démission!", "Sarkozy bâtard", "Sarkozy n... ta mère", "Liberté, égalité, fraternité, mais pas dans les cités".
Regagnant sa voiture au milieu de la cohue, le ministre a rejoint la place Charles-de-Gaulle, tandis que plusieurs dizaines de personnes couraient sur la chaussée, vers le haut des Champs, suivant le cortège, les forces de l'ordre semblant brièvement dépassées.
Nicolas Sarkozy a ensuite inspecté le dispositif de sécurité dans la station de métro et de RER, dont l'entrée était interdite par un cordon des forces de l'ordre.
A sa sortie, il a été là aussi accueilli par des huées et des insultes de la part de jeunes qui s'étaient regroupés. "Sarkozy démission!", ont-ils scandé à plusieurs reprises tandis que le ministre s'avançait sans sembler y prêter attention, entouré de son service d'ordre et de policiers, aux côtés du préfet de police Pierre Mutz.
"Le samedi soir, sur les Champs-Elysées, qu'il y ait du monde et qu'il y ait un peu de bousculade, chacun peut le comprendre. Il n'y a pas matière à en faire toute une histoire", a ensuite commenté Nicolas Sarkozy devant les journalistes au commissariat du VIIIème arrondissement.
"Il se pouvait très bien qu'il y ait quelques personnes qui avaient envie de mettre du chahut. Voilà, c'est tout. C'était très minoritaire par rapport aux applaudissements", a poursuivi le ministre qui a relevé "beaucoup de soutien, à l'aune des derniers sondages publiés dans la presse".
Selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche du 13 novembre, Nicolas Sarkozy arrive en tête des personnalités auxquelles les Français font "confiance pour apporter des solutions aux problèmes des banlieues". 53% des sondés lui font confiance, contre 47% qui ne lui font pas confiance.
A sa sortie du commissariat, Nicolas Sarkozy a été accueilli par les applaudissements de quelques dizaines de supporteurs.
Finalement, le ministre ne s'est pas rendu à la gare Saint-Lazare comme l'avait envisagé la préfecture de police.