Sir Arch Invité
| Sujet: Une autre France est possible (dès 2012) Sam 23 Déc - 2:42:02 | |
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- Une candidature unitaire altermondialiste à l'élection suprême? L'illusion née de la victoire du «non de gauche» au Traité constitutionnel européen (TCE) vit probablement ses dernières heures. Une majorité des 100 000 adhérents du Parti communiste français (PCF) devrait confirmer aujourd'hui son appui à la candidature de Marie-Georges Buffet à la tête des «antilibéraux». Légitimé par le vote des 700 collectifs unitaires locaux, le choix de la secrétaire générale du PCF est pourtant d'ores et déjà rejeté par les autres sensibilités présentes dans ces collectifs, qui voient dans sa candidature une «annexion» du processus unitaire. Et accusent les communistes d'avoir manipulé le vote de la base. Ambiance...
La déception laissera des traces. A la mesure du spectacle des divisions offert aux citoyens et relayé avec gourmandise par une presse trop heureuse de faire la leçon aux «nonistes» du 29 mai 2005. L'échec ne manquera pas non plus d'interpeller les militants qui, dès la campagne contre le TCE, avaient fait le pari d'une union «depuis la base». Minoritaires du Parti socialiste et des Verts, communistes, trotskistes, altermondialistes, républicains sociaux, alternatifs... tous ont caressé l'espoir que cette démarche fasse émerger une force populaire capable de faire contrepoids aux néolibéraux et aux xénophobes. A la mi-octobre, ce rassemblement hétéroclite avait même réussi à s'accorder sur un programme en 120 propositions. La suite – «choisir le nom qui sera inscrit sur les bulletins» – devait être une formalité. En théorie. Car déjà la maison commune se lézardait. Si la voie solitaire des Verts – ancrés au centre depuis 1997 – n'a guère surpris, le retrait de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) a été un coup dur. La formation d'Olivier Besancenot exigeait comme préalable d'exclure tout accord gouvernemental avec le Parti socialiste «sans attendre le second tour». Impossible, a rétorqué le PCF, qui s'est ensuite obstiné à vouloir incarner le rassemblement, malgré les appels de ses «refondateurs» et de son intelligentsia... Sauf échec dans la récolte des 500 parrainages, chacun des mouvements de «l'extrême gauche plurielle»[1] présentera donc son favori en avril 2007. En termes électoraux, le ratage est d'autant plus dommageable que l'étoile pâlissante d'Arlette Laguiller[2] et le discours parfois réactionnaire de Ségolène Royal ouvraient un espace aux altermondialistes. En termes politiques, toutefois, l'échec paraît logique. L'incapacité à dégager des consensus et des solidarités au sein de «collectifs» constitués dans l'urgence de la campagne européenne de 2005 souligne les limites d'un certain spontanéisme. N'en déplaise à certains, on n'a rien trouvé de mieux qu'une organisation structurée et démocratique – fût-elle supra-partisane – pour faire de la politique. Par ailleurs, si le refus «a priori» d'une alliance avec le PS fleurait bon le prétexte pour pouvoir lancer son populaire poulain sans passer pour le diviseur, l'oukase de la LCR aura eu le mérite de poser l'indispensable question stratégique: dans un système présidentialiste, avec une assemblée élue à la majoritaire, à quoi sert une candidature minoritaire? A construire une offre politique sur le long terme, comme le fit François Mitterrand dès 1965? Ou à se compter pour tenter de peser sur le futur gouvernement? De quoi méditer jusqu'en 2012.
[i]Note : [1]L'expression est du philosophe Philippe Raynaud qui titre ainsi un peu convaincant réquisitoire paru aux éditions Autrement. [2]Son organisation Lutte ouvrière s'est toujours refusée à participer aux collectifs unitaires. Le Courrier.ch |
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