LA FETE !
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http://www.lefigaro.fr/france/20070105.FIG000000014_emeutes_en_banlieue_un_defouloir_selon_les_jeunes.html
Émeutes en banlieue : un ''défouloir'' selon les jeunes
A.-C. D. L..
Publié le 05 janvier 2007
Actualisé le 05 janvier 2007 : 08h41
Les motivations des fauteurs de troubles d'Aulnay et de Saint-Denis ont été passées au crible par des sociologues.
« JE ME DISAIS : pourquoi pas moi ? C'est la fête, on y va ! » Tel est le regard que porte Maria, 22 ans, habitante d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), sur les émeutes qui ont embrasé son quartier en novembre 2005. Comme une vingtaine d'autres jeunes, cette étudiante a participé à une enquête du Centre d'analyse stratégique sur les violences perpétrées en banlieue il y a plus d'un an. Résultat : une radiographie de ce phénomène, provoqué par la mort tragique de deux adolescents dans un transformateur EDF de Clichy-sous-Bois.
En concentrant ses recherches sur Aulnay, une première équipe de sociologues a ainsi fait le choix d'une ville où « les émeutes ont été précoces, violentes, et se sont éteintes rapidement ». Dans un chapitre consacré aux dynamiques d'implication des jeunes, les auteurs relèvent ainsi que les émeutiers cherchaient d'abord « à se faire entendre », à « exprimer leur colère face aux événements de Clichy », à « entrer en conflit avec les policiers », mais également à prendre part à un véritable jeu. « Il semble que les émeutes ont aussi constitué un grand défouloir, notamment pour les plus jeunes », peut-on lire dans le rapport, largement inspiré des paroles recueillies auprès des interviewés. Un second volet de l'enquête s'appuie, quant à lui, sur l'exemple de Saint-Denis, marqué par trois nuits d'émeutes et des dizaines d'incendies (poubelles, voitures, etc.). Les événements semblent le fait des « petits » et non des « grands frères ». « Ceux âgés de 14-20 ans apparaissent beaucoup plus concernés », souligne l'étude. Tant et si bien que les aînés ont « été mis hors jeu par leurs cadets ». Leur profil est plutôt uniforme : ils sont, pour la plupart, scolarisés et n'ont « dans l'ensemble, jamais eu à voir avec la justice ».
«Régler des comptes»
Leurs motivations, enfin, diffèrent de celles de leurs voisins d'Aulnay. Chez eux domine ainsi un « phénomène d'identification » aux victimes de Clichy-sous-Bois, Zyed et Bouna. Prendre part aux émeutes signifie également « faire partie du quartier » et y « négocier sa place ». C'est en outre l'occasion de « régler des comptes », soit avec la police, soit avec le voisinage. « Nous nous sommes aperçus que le choix des cibles répondait en partie à une certaine rationalité, notent les spécialistes. Que les voitures dégradées n'étaient pas toujours choisies au hasard. »
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