Etampes : l'agresseur de l'enseignante a été écroué
Le lycéen de 18 ans, qui avait frappé vendredi sa professeure d'un LEP d'Etampes de trois coups de couteau en plein cours, a été écroué à Fleury-Mérogis lundi soir après sa mise en examen pour tentative d'assassinat. De son côté, Gilles de Robien a minimisé les démarches de l'enseignante pour alerter sa hiérarchie des menaces dont elle se sentait la cible. Il a cependant proposé de «réfléchir» à la mise en place dans les établissements scolaires d'une permanence «de la justice ou de la police pour pouvoir permettre aux profs, aux personnels, de se confier».
Le jeune Kevani Wansale, qui a reconnu les faits vendredi était entendu lundi soir par une juge d'instruction après qu'une information judiciaire a été ouverte. Le procureur d'Evry avait requis ce mandat de dépôt à l'encontre de Kevani, qui s'était rendu à la police samedi soir à l'issue d'une journée et demie de cavale.
Scolarisé en BEP de vente-action marchande, Kevani s'était présenté en cours vendredi «très énervé», selon un de ses camarades. La jeune enseignante lui demandant de se tenir correctement, le ton est monté et le garçon a sorti un couteau de cuisine de sa ceinture la frappant à l'abdomen, au coude et à l'épaule.
L'affaire a pris une autre tournure dimanche lorsque l'avocat et le mari de la victime ont assuré que la hiérarchie de l'enseignante n'avait pas pris en compte ses inquiétudes. Elle aurait fait part de menaces de viol et de meurtre à son encontre, selon son avocat, qui a dit également son intention de porter plainte contre l'Education nationale.
Robien prend ses distances
Lundi, le ministre de l'Education nationale a cependant expliqué que Mme Montet-Toutain avait «envoyé le 6 décembre un courriel à son inspectrice pédagogique faisant état de difficultés qu'elle avait avec une autre classe». Il a ajouté que l'inspectrice avait «rencontré» l'enseignante le 9 décembre et devait la revoir le 9 janvier.
«Mme Montet-Toutain n'a pas effectué d'autres démarches ni auprès du rectorat ni auprès de l'inspection d'académie, et la proviseure du lycée nous a indiqué ne pas avoir été avertie ni par oral ni par écrit par Mme Montet-Toutain», a-t-il précisé.
Si l'enseignante dépose plainte, «dans les circonstances actuelles, il s'agit d'une attitude humaine que je comprends», a-t-il cependant admis, tout en répétant que «l'Education nationale n'est pas en cause dans ce drame mais la société dans son ensemble».