Les réseaux, amicales et autres fraternelles sont jugés plus efficaces sur le plan électoral que les ralliements de personnalités.
LES FRANCS-MAÇONS ont été très tôt l'objet de toutes les attentions des candidats, tradition française oblige. Lors des précédentes campagnes présidentielles, les obédiences (quinze en tout) avaient organisé ce qu'elles appellent des « tenues blanches » pour auditionner les principaux protagonistes.
Cette fois, comme l'explique Alain Bauer, ancien grand maître du Grand Orient de France, qui se définit comme un « ouvreur de portes » pour le candidat de l'UMP, les loges ont décidé de recevoir les impétrants dans un cadre informel. 800 personnes ont participé au dîner-débat avec Nicolas Sarkozy, mi-février, au Sofitel-Saint-Jacques. 450 ont dialogué avec François Bayrou début mars.
« Une volonté et des idées »
Quant à Ségolène Royal, « elle n'a pas daigné répondre à l'invitation », explique Alain Bauer. Cet ancien rocardien, nommé président de l'Observatoire de la délinquance par Nicolas Sarkozy, ne s'est pas engagé publiquement au côté de l'ancien ministre de l'Intérieur, mais son jugement sur la candidate socialiste est tranché. Pour lui, « le débat politique, c'est une volonté et des idées, et ce n'est pas ce qu'incarne Ségolène Royal ». En termes de réseaux, c'est probablement dans les universités que la candidate socialiste est la mieux implantée. Son rival UMP tente de réactiver « les étudiants avec Sarkozy », avec la sortie d'une nouvelle série d'affiches, mais son retard reste important.
Chez les enseignants, c'est François Bayrou qui a le vent en poupe. Le candidat UDF compte aussi beaucoup sur ses comités de soutien locaux, présidés en général par des notables non encartés.
Son rival UMP, lui, a mis en place un réseau complexe de comités officiels et d'organisations spontanées, comme « les éboueurs avec Sarkozy ». La dernière fois qu'il a réuni ces mouvements locaux, début février, il a attiré près de 3 000 personnes à la Mutualité.
Comme tous ses concurrents, Nicolas Sarkozy soigne aussi tout particulièrement l'électorat des départements et territoires d'outre-mer, sur place et en métropole. Il les réunira demain en meeting à Paris.
Figro.fr