Maurice Leroy, longtemps membre de la garde rapprochée de François Bayrou, l'a accusé hier de choisir « l'aventure ».
FIDÈLE au poste. Jacqueline Gourault, vice-présidente de l'UDF, ne varie pas d'un iota. Elle reste avec François Bayrou et défend la ligne que propose le candidat centriste. « Ma famille, c'est le centre indépendant et libre », affirme le sénateur du Loir-et-Cher. « Je reste fidèle à mes idées, à ce pour quoi je me suis battue depuis que j'ai vingt ans. »
Les proches de Bayrou sont déçus, parfois même écoeurés, par l'attitude de la quasi-totalité des députés UDF, qui l'ont abandonné pour s'inscrire dans la majorité présidentielle. Ils ne critiquent pas leur appel à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour, puisqu'il n'y avait pas de consignes de vote. Mais ils leur reprochent d'avoir abjuré leur bayrouisme d'avant le 22 avril au nom de leur intérêt personnel.
« Jouer son parti contre les élus »
Premier visé, Maurice Leroy. Le député du Loir-et-Cher a signé dans Le Parisien d'hier une interview au vitriol contre Bayrou et son projet de transformer l'UDF en Mouvement démocrate. « Nous n'avons plus rien à faire dans cette aventure-là », accuse-t-il. Leroy reproche à Bayrou de « jouer son parti contre les élus » et de ne pouvoir « faire des alliances qu'avec le PS pour avoir des députés ». L'élu du Loir-et-Cher fait partie des cosignataires d'une tribune d'Hervé Morin, patron des députés UDF, expliquant pourquoi ils rejoignent la majorité présidentielle (lire page 16).
Dans ce contexte, la réunion du conseil national, demain à la Mutualité, s'annonce difficile pour François Bayrou et la poignée de fidèles qui l'entourent, parmi lesquels Marielle de Sarnez, le sénateur Michel Mercier, les députés Anne-Marie Comparini, Gilles Artigues, Jean Lassalle, Gérard Vignoble... Jean Arthuis se rendra bien à la Mutualité, mais émet « plus qu'un bémol » sur la stratégie suivie depuis le 22 avril. Le sénateur de la Mayenne s'opposera au nouveau parti lors d'un comité exécutif qui précédera le conseil national auquel n'assisteront pas ceux qui se sont ralliés à Sarkozy.
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