Le PS exige une clarification publique de Jean-Michel Baylet
Le Parti socialiste a réclamé à Jean-Michel Baylet une "clarification publique" de ses intentions après ses appels à créer "une grande force centrale" composée des radicaux de gauche et de droite.
Dans une tribune publiée par Le Figaro, le président du Parti radical de gauche (PRG) estime que la "stratégie d'union de la gauche (...) n'a plus d'actualité" et se tourne vers ses "amis" Jean-Louis Borloo et André Rossinot, qui dirigent le Parti radical valoisien.
"Les radicaux de gauche ne sont plus décidés à pâtir encore (des) sempiternelles divisions" qui traversent le Parti socialiste dont "l'incapacité à organiser le rassemblement (...) a entraîné ses alliés dans la défaite" lors de la présidentielle, souligne le sénateur du Tarn-et-Garonne.
Associé à la campagne de Ségolène Royal, Jean-Michel Baylet a été reçu mardi par Nicolas Sarkozy, qui a annoncé son intention s'entretenir avec les leaders de l'opposition. Mardi, François Hollande a précisé ne pas avoir reçu d'invitation à ce jour.
Le premier secrétaire du PS a reçu Jean-Michel Baylet pendant une heure et demie mercredi matin, au lendemain de l'entrevue entre le président du PRG et Nicolas Sarkozy.
L'entretien a permis des "clarifications" sur l'ancrage à gauche du PRG et la volonté de poursuivre le partenariat noué pour la présidentiel jusqu'aux législatives et "au-delà", a assuré Benoît Hamon lors d'un point de presse à la mi-journée.
"Ces clarifications ont eu lieu auprès de François Hollande. Nous souhaitons qu'elles soient rendues publiques tant le dernier épisode a pu apparaître confusant", a ajouté le député européen. "Qu'il dise dans quel camp il se situe".
TAPIE "AGENT DÉBAUCHEUR"
L'initiative qui semble "très solitaire" de Jean-Michel Baylet ne remet pas en cause a priori l'accord électoral noué entre le PRG et le PS dans 32 circonscriptions pour les législatives de juin, a-t-il expliqué, tout en demandant à Jean-Michel Baylet de s'exprimer avant la clôture du dépôt des listes, vendredi soir.
Pour les socialistes, la rencontre Baylet-Sarkozy est la dernière manifestation en date d'une entreprise de déstabilisation du PS avant les législatives, avec Bernard Tapie, ancien membre du PRG dans le rôle de l'"agent débaucheur numéro un" du nouveau président de la République.
Le principal but de l'opération "est d'affaiblir la gauche", a estimé Benoît Hamon. "Veut-on ou pas que la gauche soit plus faible et moins en capacité d'exercer des contre-pouvoirs face à la droite? Voilà les questions qu'on pose à Jean-Michel Baylet".
Six des neuf députés PRG ont dénoncé les annonces de Jean-Michel Baylet et une quinzaine de responsables du parti ont réclamé la tenue avant le week-end d'un comité directeur exceptionnel.
Dans leur appel, les députés radicaux expliquent qu'ils "entendent évidemment demeurer fidèles à l'engagement à gauche des élus et des militants" du PRG qui "est indiscutable".
"Le radicalisme n'est pas un centrisme", martèle dans un communiqué séparé Roger-Gérard Schwartzenberg. "C'est un courant essentiel et fondateur de la gauche. Le MRG a précisément été créé en 1972 pour marquer cet ancrage à gauche et pour incarner une alliance privilégiée avec le PS", souligne le député du Val-de-Marne.
"Aucun flou ne saurait perdurer quant aux intentions des radicaux de gauche. Fidèles à la pensée de (Pierre) Mendes-France, ils rappellent leur refus de l'opportunisme dans la vie publique", déclarent de leur côté des responsables du PRG, dont son vice-président, Thierry Braillard.