Sarkozy: drogues et bandes, premières causes de désespoir dans les banlieues
PARIS (AFP) - Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy a affirmé samedi à Paris que "la première cause du désespoir dans les banlieues, c'est le trafic de drogue, la loi des bandes, la dictature de la peur, la démission de la République".
S'exprimant devant environ 2.700 nouveaux adhérents de l'UMP, réunis dans un grand hôtel parisien, M. Sarkozy a lancé à une foule qui l'applaudissait à plusieurs reprises: "Pourquoi croyez-vous que les banlieues se sont embrasées? Parce que j'ai employé les mots +racaille+ ou +Kärcher+ ? Mais enfin, de qui se moque-t-on?".
"Si j'avais un reproche à me faire, c'est que compte-tenu d'un certain nombre d'individus que nous avions face à nous et leur pedigree judiciaire, le mot racaille est sans doute un peu faible", a-t-il ajouté.
"Quelqu'un qui est capable de monter dans un bus, de mettre le feu à une dame handicapée qui le supplie de l'épargner parce qu'elle ne peut pas sortir, pour moi, c'est un assassin", a-t-il notamment donné comme exemple.
Selon le ministre de l'Intérieur, "les banlieues se sont embrasées notamment parce que nous avons engagé une action, qui ne s'arrêtera pas, de démantèlement des bandes, des trafics et des trafiquants".
"Je veux que les habitants de ces quartiers populaires sachent que la République est de retour et qu'ils auront droit à la même sécurité que les autres", a-t-il affirmé.
"Rarement ces trois dernières semaines je n'ai senti un décalage aussi profond entre le pays virtuel tel qu'il est décrit à longueur d'articles et le pays réel", a-t-il ajouté.
Intervenant un peu plus tard devant le Mouvement national des élus locaux, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le n°2 du gouvernement a ajouté que "la première cause de misère dans les quartiers, c'est le fait que des délinquants puissent y prospérer en toute impunité depuis des années".
"Tout l'argent mis par les gouvernements de gauche et de droite depuis 20 ou 30 ans dans les politiques de la Ville a été en partie détourné par une économie souterraine qui a pollué l'économie réelle dans ces quartiers", a-t-il ajouté.
Réaffirmant son intention de lancer un "plan national de prévention de la délinquance", il a dit qu'il fallait "oser poser le problème de la famille".
"Si une famille n'est pas capable d'exercer ses devoirs, je propose, que, sous le contrôle des maires, on mette en tutelle les droits, notamment ceux à l'allocation" familiale, a-t-il suggéré.
Enfin, le ministre de l'Intérieur a dénoncé "la faillite de notre modèle d'intégration". "On ne peut pas intégrer plus que la société française ne peut intégrer. A partir du moment où la France n'a pas fait le choix d'une intégration choisie mais subie, on a mis en panne le système d'intégration français", a-t-il estimé.