Sarkozy lance une concertation de six mois sur les services publics en milieu rural
AURILLAC (AP) - Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, intervenant jeudi devant 300 élus du Cantal réunis à Aurillac, a souhaité que les six prochains mois soient consacrés à une concertation sur les services publics en milieu rural, en suggérant que certains puissent être confiés à des acteurs privés.
En déplacement pour la journée dans le Cantal, M. Sarkozy s'est longuement exprimé sur les services publics en milieu rural. Il a souhaité que "les six mois qui nous séparent de la fin de l'année 2005 soient consacrés dans chaque commune, communauté de communes, canton, arrondissement et département, à une écoute attentive de la demande des habitants et à une analyse de l'offre existante dans chaque territoire".
L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avait lancé en février dernier une concertation sur la présence des services publics en milieu rural, en s'engageant à suspendre toute décision de fermeture de services publics d'ici la fin des discussions. Durant ce moratoire, il faut que "les élus, les administrations et l'ensemble des acteurs locaux formulent des propositions raisonnables et constructives dans le cadre de la concertation engagée", a dit M. Sarkozy.
Il a engagé "dès aujourd'hui les préfets et sous-préfets à animer cette démarche systématique en liaison avec les présidents de conseil général et leurs services". "Les élus locaux, les chambres consulaires, les caisses d'assurance-maladie, les caisses d'allocation familiale, les associations, les partenaires sociaux prendront évidemment une part active à cette concertation", a-t-il souligné lors d'un discours au conseil général du Cantal.
Le Cantal sera un "département-test pour changer la carte des services publics", a expliqué le ministre en déclarant qu'il ne voulait "plus de schémas nationaux mais une discussion où l'on parle de tous les services locaux. Je souhaite qu'on mette tout sur la table", a-t-il dit.
Sans parler explicitement de privatisation, le ministre de l'Aménagement du territoire a affirmé qu'il fallait "cesser de considérer que les services publics doivent systématiquement et immuablement être confiés à des organismes publics faisant appel à des emplois statutaires, excluant de surcroît toute polyvalence".
"Ce qui compte, c'est le service rendu et la réponse aux besoins des usagers et dans les territoires ruraux comme dans les autres, l'objectif du meilleur service au meilleur coût s'impose".
Selon lui, "cela ne signifie pas, bien au contraire, la disparition des emplois publics (...) mais ces emplois doivent évoluer". Il est "crucial de réorienter ces moyens vers des services qui rencontrent une demande en forte croissance comme les services de transports, de soins ou les services à la personne (...), en particulier aux personnes âgées et à la petite enfance".
Dans la matinée, le ministre s'était rendu dans une maison des services publics à Maurs, puis à l'hôpital de Condat avant de déjeuner à Aurillac avec le préfet du Cantal.
Arrivé peu avant 14h30 au conseil général, Nicolas Sarkozy, à peine sorti de la voiture officielle, est allé à la rencontre d'habitants venus le saluer, quand un homme de 20 ans a surgi et lui a craché dessus. Aussitôt maîtrisé par des CRS, le jeune Aurillacois a été interpellé et placé en garde à vue pour outrage à un représentant dépositaire de l'autorité, selon la police. AP