Les Verts et les communistes en concurrence
sur le terrain de l’antisarkozisme
La position des Verts n’est en soi pas étonnante. Libéraux et libertaires, les Verts ne peuvent que vitrioler « un gouvernement raciste » (Martine Billard), qui cherche « à aller plus vite dans l’enfermement et la criminalisation d’une partie de notre jeunesse » (Noël Mamère) et aux prises avec « l’histoire colonialiste de la France qui ne passe pas » (Dominique Voynet). « Les Français n’ont pas digéré l’Algérie, ni la décolonisation, les Français sont toujours dans l’état d’esprit de civiliser les populations », estime quant à elle Djamila Sanzogni.
L’attitude communiste laisse, elle, plus songeuse. Un petit rappel pour justifier notre laisser-aller : au début des années 1980, la mairie communiste fait raser un foyer de travailleurs immigrés. A Montigny-lès-Cormeilles, le maire, un certain Robert Hue, organise une manifestation contre une famille marocaine accusée de trafic de drogues. L’auteur se souvient d’une bannière barrant l’entrée de la cité Maurice-Thorez d’Ivry-sur-Seine à la fin des années 1990, et clamant que la cité était interdite aux revendeurs de drogue. Il fut donc un temps où le PCF n’hésitait pas avoir un discours ferme et sans équivoque sur les questions d’insécurité ou d’immigration clandestine. Ce discours sans concession s’accomodait très bien de l’antiracisme officiel et de l’internationalisme du parti.
Les mutations économiques et sociologiques, et surtout l’emprise sur le débat d’un discours politiquement correct, ont contribué non seulement au déclin du PCF, mais surtout à l’abandon d’un discours de gauche patriote et populaire, mâtiné de conservatisme sur les questions de société. Qui aura le malheur de vouloir le porter (tel Chevènement) en sera pour ses frais.
Courant après une prétendue modernité, pris de bougisme, le PCF huiste puis buffiste a lui-même renié ce discours, comme l’a déclaré André Gérin à la Revue républicaine : « Au nom de l’union de la gauche, dont nous avons fait un véritable dogme, nous avons perdu le fil du combat pour la nation. Ce combat demeure largement d’actualité. » [1] Il est ainsi singulier que la revue communiste Regards ait été confiée à Clémentine Autain, plus familière des questions sociétales que des soucis des milieux populaires.
La réaction des instances du parti au déferlement de violence paraît être mue par la démagogie jeuniste et le calcul politique à courte vue. La secrétaire nationale a ainsi demandé la démission de Nicolas Sarkozy, tête de Turc des « jeunes » : espérait-elle avoir ainsi les honneurs des Guignols de l’info ? Si le refus de stigmatisation des populations vivant dans les quartiers touchés par les émeutes est légitime, comment justifier la violence des jeunes émeutiers ? Marie-Georges Buffet aurait-elle oublié ses cours de marxisme à l’école des cadres ? Se souvient-elle du passage du Manifeste sur la notion de Lumpenproletariat, « ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société, [qui] peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne (mais dont les) conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction » (autrement dit à la forme mafieuse du capitalisme financier) ?
les verts et le pcf ...
de la démagogie, encore et encore !!!