Clandestins: Sarkozy justifie l'expulsion d'enfants scolarisés
PARIS (Reuters) - L'expulsion de familles d'immigrants clandestins avec des enfants scolarisés en France est confirmée mais ne sera possible que l'été, à la fin de l'année scolaire, a précisé Nicolas Sarkozy.
Le ministre de l'Intérieur a expliqué qu'il voulait ainsi éviter que la scolarisation des enfants ne devienne une "nouvelle filière" d'immigration illégale.
Une circulaire ministérielle datée du 31 octobre a été adressée aux préfets pour leur demander "de ne pas mettre à exécution avant la fin de l'année scolaire l'éloignement des familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois".
"J'ai pris une décision, c'est qu'il n'y aurait plus d'expulsion d'enfants scolarisés et de leurs parents durant l'année scolaire", a dit Nicolas Sarkozy lors de son audition devant la commission d'enquête sur l'immigration clandestine, au Sénat.
"Mais je n'ai pas été plus loin", a-t-il ajouté.
"En disant pas d'expulsion en cours d'année scolaire, c'est une mesure humanitaire, généreuse. Mais en disant qu'il y aura expulsion pendant l'été, cela veut dire qu'on ne crée pas une nouvelle filière d'immigration illégale dans notre pays."
"Si vous n'expulsez pas d'enfants scolarisés, alors immédiatement vous créez une nouvelle filière d'entrée illégale sur le territoire", a fait valoir Nicolas Sarkozy. "Il suffira d'être scolarisé pour avoir droit à un titre de séjour."
Les enfants de clandestins qui font l'objet d'une mesure d'expulsion sont parfois scolarisés depuis plusieurs années en France. Les collectifs de soutien se multiplient au niveau local pour réclamer l'arrêt des procédures d'expulsion.
Un collectif s'est créé ce mois-ci dans le Lot-et-Garonne à la suite de l'ouverture de procédures d'expulsion visant deux familles marocaines avec cinq enfants au total, scolarisés de la maternelle au lycée à Villeneuve-sur-Lot