Depuis quelques mois déjà, la plate-forme de téléchargement légal de morceaux de musique, VirginMega, défend la musique sans DRM (Digital Rights Management), ces protections anti-copie. Ainsi, le directeur marketing de VirginMega, Laurent Fiscal, avait déclaré en octobre dernier que "les DRM sont un frein énorme au développement du marché de la musique en ligne car, suivant le standard de votre baladeur, vous pourrez ou non accéder à tel ou tel site légal, cela créé de la frustration".
Pour étayer cette affirmation, VirginMega, qui revendique 27% du marché du téléchargement de musique légal, vient d'annoncer qu'elle allait mettre à la disposition des internautes 200 000 titres de musique au format MP3 et sans DRM. Tous ces morceaux seront donc compatibles avec les lecteurs MP3 et baladeurs numériques disponibles sur le marché, ce qui favorise bien évidemment l'interopérabilité.
Mais, n'ayant pas réussi à signer d'accord avec les grosses maisons de disques, ces 200 000 titres proviendront essentiellement de labels indépendants à l'image de V2 qui produit des artistes comme Isabelle Boulay, Ennio Morricone, The Rakes ou Jean-Louis Murat. Chaque titre sera toujours vendu à 0,99 euro l'unité.
Cette mesure porte une estocade au principal concurrent de VirginMega sur le territoire français, iTunes Store, la plate-forme de téléchargement pour les baladeurs de la marque Apple. En effet, la musique téléchargée sur ce site ne peut être lu que par des iPod, ce qui limite l'interopérabilité et donc la consommation de titres.
Par ailleurs, la loi DADVSI, relative au droit d'auteur et aux droits voisins, et adoptée en juillet 2006, légalise bien ces mesures techniques de protection des contenus pour ainsi mieux lutter contre le piratage. Mais elle spécifie toutefois que ce type de protection ne doit pas empêcher l'interopérabilité. Le consommateur doit pouvoir ainsi lire n'importe quel contenu sur n'importe quel support.
Pour ne pas porter atteinte au reste de son catalogue, toujours protégé par les DRM, VirginMega mettra en place d'ici mars prochain un site dédié à ses morceaux sans DRM. Mais quelques-uns de ces titres sont d'ores et déjà disponibles.
eMusic avait déjà proposé en Europe en septembre plus de 1,7 million de morceaux de musique sans DRM issus eux aussi de labels indépendants. Et le succès a été au rendez-vous, puisque, lancé il y a trois ans aux Etats-Unis sur le modèle de l'abonnement, eMusic a annoncé avoir vendu en décembre dernier plus de 100 millions de titres sans DRM dans le monde entier.
Le modèle prôné par la firme à la Pomme via son iTunes Store serait-il en voie de disparition?
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