PARIS - Nicolas Sarkozy, qui fait une priorité de la lutte contre les violences urbaines et l'économie souterraine, annonce que 17 compagnies de CRS et sept escadrons de gendarmerie seraient désormais mobilisés dans cette "guerre sans merci".
Le ministre de l'Intérieur, qui réunissait place Beauvau les responsables des Groupes d'intervention régionaux (GIR), qu'il a créés en 2002, a expliqué à la presse que si "le renseignement permet de comprendre ce qui se passe" et si "les GIR permettent de pénétrer en profondeur le patrimonial des délinquants", CRS et gendarmes mobiles "ne sont pas là pour maintenir un ordre superficiel ou de façade mais pour interpeller des délinquants".
"J'avais défini 25 quartiers (sensibles). Ce n'est pas moins de 17 CRS et sept escadrons de gendarmerie qui seront maintenant dédiés exclusivement à la lutte contre les violences urbaines", a-t-il précisé.
"Pour les CRS comme pour les gendarmes, je leur ai dit que le témoignage de ma confiance, c'est que je leur réserve les quartiers les plus difficiles aux heures les plus difficiles", a-t-il ajouté. "Ils iront dans les quartiers avec des moyens de vidéo-surveillance, pour obtenir des preuves judiciaires de l'implication d'un certain nombre d'individus".
CRS et gendarmes sont actuellement formés pour "être capables d'intervenir en petites unités, extrêmement mobiles, qui s'adaptent au terrain et sont capables de quadriller le quartier et pas seulement d'être avec quatre, cinq cars à un endroit pendant que ça brûle à un autre", a-t-il précisé.
Il a promis aux policiers et aux gendarmes "un nouvel uniforme, de nouvelles armes, non létales", en bref "la police et la gendarmerie des temps modernes".
"SANS FAIBLESSE"
"C'est donc une toute nouvelle stratégie pour faire reculer la violence urbaine et rendre la vie possible dans un certain nombre de quartiers où les trafics et l'économie souterraine ont gangrené la vie quotidienne. Il faut absolument qu'on arrive à reprendre pied dans ces quartiers, à obtenir des résultats", a martelé Nicolas Sarkozy.
"Les RG (Renseignements généraux), on va les spécialiser dans la lutte contre le terrorisme et la lutte contre l'économie souterraine et les violences urbaines, pareil pour les forces mobiles, pareil pour les GIR", a-t-il dit.
"J'ai dit qu'il fallait nettoyer, on va faire propre comme un sou neuf", a-t-il lancé à ses troupes.
Se définissant comme "un GIR à moi tout seul" puisqu'il a été ministre de l'Intérieur et de l'Economie, Nicolas Sarkozy a insisté sur la dimension interministérielle des groupements d'intervention régionaux qui réunissent les compétences de la police, de la gendarmerie mais aussi de la justice, des finances et des douanes pour lutter contre la délinquance.
"Cette collaboration interministérielle est indispensable pour frapper les délinquants là où ça fait mal, au portefeuille (...) Vous êtes l'arme idoine pour porter le fer et je vous demande de le faire sans faiblesse", a-t-il dit.
"Les GIR, a-t-il rappelé, sont une plus value et ne sont pas en concurrence avec les autres services".
Depuis leur création, les GIR ont participé à des procédures permettant de saisir 1.360 véhicules, plus de 1.240 armes, 4,7 tonnes de cannabis, 67 kilos d'héroïne, 48 kilos de cocaïne et près de 27 millions d'euros en numéraire, meubles, immeubles ou autres valeurs, a précisé le ministère de l'Intérieur.
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