TOUS contre Tony ! Hier après-midi, dans un château gothique de la banlieue de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a rejoint le «gratin» du PPE, la formation de la droite européenne, dominante à Strasbourg. Et il a fait chorus avec «Angela» (Merkel), «Silvio» (Berlusconi), «Wolfgang» (Schussel), «José Manuel» (Barroso) et les quarante présidents de parti et chefs de gouvernement présents pour condamner le projet de budget européen défendu par le premier ministre britannique. Tous étaient d'accord, hier, avant le Conseil européen, pour «couvrir de poix brûlante» les Anglais.
Nicolas Sarkozy, qui participait pour la première fois à une réunion du PPE depuis qu'il est devenu président de l'UMP, n'a pas, cette fois-ci, défendu son ami Tony Blair. Malgré sa gratitude pour le premier ministre britannique, qui a tenu à le recevoir à Londres en octobre dernier. Mais Nicolas Sarkozy ne pouvait pas tenir un autre discours que ses pairs de la droite européenne : «Les Anglais ont été les plus chauds partisans de l'élargissement de l'Union européenne. Ils ne peuvent aujourd'hui refuser de participer au renforcement du budget européen.»
Il s'est aussi lancé dans une attaque contre «la règle du vote à l'unanimité qui prévaut dans trop de domaines. Il faut que ceux qui ne veulent pas avancer n'empêchent pas les autres d'avancer».
Prochaine rencontre à Berlin avec Merkel
Il en a profité pour s'entretenir avec Angela Merkel et a arrêté avec elle le principe d'un déplacement à Berlin en février. Il a également convenu avec José Manuel Barroso d'un dîner «en tête-à-tête» dans le courant du mois de janvier. Félicité notamment par Edmund Stoiber, le nouveau patron de la CSU, pour sa gestion «des émeutes dans les banlieues», Nicolas Sarkozy s'est réjoui de cette escapade européenne.
En cette fin d'année 2005, le patron de l'UMP se sent conforté par les sondages et le succès de son parti. Il compte d'ailleurs célébrer en fanfare le deux cent millième adhérent samedi lors de sa rencontre mensuelle avec les nouveaux membres du parti. Quant à la baisse de neuf points dans le baromètre Ipsos-Le Point de cette semaine, il le commente ainsi : «Depuis quatre ans, je suis au-delà de 50%, et sur les onze points que j'avais gagnés après la crise des banlieues, j'en perds neuf, le solde reste donc positif !»
Au moment du décollage de l'avion du patron de l'UMP, à Bruxelles, celui du président de la République, attendu pour le Conseil européen, n'avait pas encore atterri. Sarkozy n'a pas souhaité commenter les sondages concernant le chef de l'Etat. Dans son entourage, on souligne que ce n'est plus la peine d'évoquer Chirac, car «Villepin est en train de l'étouffer».