Inquiétude au QG de Sarkozy : "On tourne en rond"

Citation :

C'est un ministre UMP qui confie, sidéré : "Ma fille de vingt ans va voter Bayrou." Un conseiller de Nicolas Sarkozy qui lâche : "Pourvu que Ségolène Royal tienne." Un député du parti majoritaire qui s'alarme : "En appelant à donner des parrainages à Le Pen nous allons transformer le second tour en un référendum contre nous." Depuis deux semaines, l'atmosphère autour de Nicolas Sarkozy est devenue plus opaque, plus angoissée.

Lui-même n'a pas la réponse à ces questions qui tournent en boucle dans son "QG" : jusqu'où ira François Bayrou, qu'un sondage LH2 place désormais à 20% d'intentions de vote? Ségolène Royal maintiendra-t-elle son écart avec lui? Jean-Marie Le Pen a-t-il tendu un piège à l'UMP en quémandant ses parrainages? Comment Jacques Chirac annoncera-t-il, la semaine prochaine, son retrait de la vie politique en mai? A-t-on vraiment besoin de son soutien? "On ressasse. On tourne en rond", lâche un membre de l'équipe de campagne.

A ces questions s'ajoutent la pression des révélations sur son patrimoine. Balayées la semaine dernière par le candidat, qui les avaient jugées "inopportunes et outrancières", elles reviennent en deuxième semaine. Dans son édition du 7 mars, Le Canard enchaîné maintient que M. Sarkozy a bénéficié de conditions avantageuses pour l'achat et l'aménagement de son ancien appartement de Neuilly. Un journaliste interroge-t-il les porte-parole de l'UMP pour savoir si M. Sarkozy produira d'autres factures justifiant qu'il a bien payé les travaux, qu'un conseiller juge "la question illégitime"… Le même minore dans la foulée l'impact de ces révélations : "Les Français savent bien que Nicolas ne vit pas comme eux."

Cette sensibilité exacerbée est à peine apaisée par les sondages, qui continuent de donner M. Sarkozy en tête au premier tour et vainqueur au second. Car l'impression demeure que tout peut changer ou être interprété à son détriment : que le candidat reste stable et les sondeurs concluent à la stagnation. Qu'il perde un demi-point, et ils diagnostiquent un effritement. "Au contraire de 1995 et 2002, les enquêtes de la troisième semaine de février ne nous donnent pas le résultat", admet Jean-Michel Goudard, ancien conseiller du chef de l'Etat passé chez Sarkozy. Relativisant "le phénomène Bayrou" – "un rejet du système plus qu'une adhésion", il lance : "Il n'y a pas le feu". Mais alors pourquoi M. Sarkozy, qui ignorait jusque-là le candidat de l'UDF, brandit-il désormais le spectre "de la IVe République" pour le décrédibiliser? Pourquoi François Fillon torpille-t-il le Béarnais en déclarant : "Sa stratégie est dangereuse. Quand il n'y pas de différence entre droite et gauche, il n'y a plus qu'à choisir entre Laguiller et Le Pen"? Le Pen justement. Jusque-là, consigne avait été donné à l'équipe de défendre la présence au premier tour de tous les courants de pensée au nom de la "démocratie", même si en privé les sarkozystes admettaient : "Si Le Pen n'est pas candidat on est morts." En déclarant qu'il se "battrait" pour que M. Le Pen ait ses parrainages, M. Sarkozy a surpris ses proches. "On voit déjà que le PS se prépare à faire de Sarkozy le Le Pen de 2002", s'alarme un député.

D'autres ajustements stratégiques donnent le hoquet à la campagne de l'UMP. EADS, par exemple. Après avoir raillé les Etats qui "ne sont pas les investisseurs les plus avisés", M. Sarkozy a plaidé pour une augmentation de la part de l'Etat dans le capital de l'avionneur… deux jours après M. Bayrou et Mme Royal. "Il nous faudrait des idées nouvelles", s'impatiente un ministre.

Enfin, M. Sarkozy jongle toujours avec ses deux emplois du temps de candidat et de ministre. Mardi, il a appris que M. Bayrou avait passé près de dix heures aux Salons de l'agriculture et de la machine agricole. Mme Royal, elle, séjourne 48 heures à Berlin. En traversant le Val-d'Oise pour se rendre, mardi soir, à un meeting à Cormeilles-en-Parisis, il a vu les affiches de son rival UDF l'annonçant à Argenteuil le 21 mars. "Les autres montrent qu'ils sont disponibles, explique un conseiller. Dès que Nicolas aura quitté Beauvau, ça va changer la donne."

Voilà des choses qui me ravissent bien plus que le sondages...des témoignages directs.
Oui, Sarko joue avec le feu en voulant notamment faire pression sur certains maires SE pour qu'ils parrainent Le Pen. Oui les autres candidats ont été très actifs dernièrement, mais l'excuse de la double casquette est obsolète, il ne tenait qu'à lui de quitter son poste. Oui ila eu encore un revirement assez magistral sur Airbus et donne parfois l'impression de courir après la caravane. Oui je pense que Sarjozy a fait une erreur avec le Canard et son communiqué, alors que le patrimoine Royal/Hollande était sur le grill...

Comme quoi, il n'y a pas qu'au PS que ça doute et que ça trépigne. Maintenant, comme il est dit dans l'article, tout peut encore arriver.

En tout cas merci pour l'article qui pour une fois me donne un peu le moral

Antisarkozette a écrit:

Voilà des choses qui me ravissent bien plus que le sondages...des témoignages directs.
Oui, Sarko joue avec le feu en voulant notamment faire pression sur certains maires SE pour qu'ils parrainent Le Pen. Oui les autres candidats ont été très actifs dernièrement, mais l'excuse de la double casquette est obsolète, il ne tenait qu'à lui de quitter son poste. Oui ila eu encore un revirement assez magistral sur Airbus et donne parfois l'impression de courir après la caravane. Oui je pense que Sarjozy a fait une erreur avec le Canard et son communiqué, alors que le patrimoine Royal/Hollande était sur le grill...

Comme quoi, il n'y a pas qu'au PS que ça doute et que ça trépigne. Maintenant, comme il est dit dans l'article, tout peut encore arriver.

En tout cas merci pour l'article qui pour une fois me donne un peu le moral

Si je te dis que pour la premiere fois sous la Vème et à ce stade de la campagne 45%, soit pres d'1 français sur 2 n'est toujours pas certain de son choix.
Tu peux te dire que vraiment, rien n'est joué!

J'a joute que la donne qui va changer quand il aura quitté Beauvau, c'est son taux d'exposition médiatique!

vladana a écrit:

Si je te dis que pour la premiere fois sous la Vème et à ce stade de la campagne 45%, soit pres d'1 français sur 2 n'est toujours pas certain de son choix.
Tu peux te dire que vraiment, rien n'est joué!

Encore une fois j'aimerai que tu donne une source de ce chiffre sorti de la planète Mars !
C'est fou ce que vous êtes capable d'inventer pour vous conforter le moral .

Ah mais je n'invente rien, je réagis à l'article du capitaliste...

Antisarkozette a écrit:

Ah mais je n'invente rien, je réagis à l'article du capitaliste...

Je voulais parler de la cruche vladana chère Zette .

Citation :

Si l'on ajoute l'affaiblissement de certains repères traditionnels, comme le clivage droite-gauche, qui va de pair avec la forte personnalisation du scrutin présidentiel, on comprend que le premier enseignement des enquêtes d'opinion, tous instituts confondus, reste la persistance d'une très forte proportion d'indécis. Selon les chiffres de l'institut CSA, publiés mercredi 7 mars dans Le Parisien, près d'un Français sur deux (45 %) indique ne pas avoir choisi pour qui il votera le 22 avril. Un taux comparable à celui que cet institut avait enregistré (à la même période) en 1995 (43 %), mais en hausse de 23 points par rapport à 2002. Selon Pierre Giacometti (Ipsos), la situation ne se décantera que lors de la campagne officielle, "après clarification de l'offre de candidatures". On passera alors, explique M. Giacometti, d'une "phase de tentation" à la "phase de décision".

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-880057,0.html

Merci pour le lien !
cela confirme qu'un potentiel de 45 % d'electeurs peut voter Sarkozy .

bassai dai a écrit:

Merci pour le lien !
cela confirme qu'un potentiel de 45 % d'electeurs peut voter Sarkozy .

Mais pourquoi est il aussi méchant?
Tu me croiras ou non mais je n'invente pas quand je parle de ce que j'ai lu ou entendu, je ne vois pas pourquoi je le ferais.
Souvent j'ai l'impression que tout le monde est au courant, lorsque c'est une info du monde reprise par tous les médias, par exemple.

Je vois que je ne me suis pas trompé sur au moins deux points :

1. L'UMP a bel et bien peur de Bayrou, même si elle cherche à le mépriser plutôt qu'à l'affronter frontalement. C'est bien pour sauver les apparences mais cela ne trompe personne.

2. La présence de Le Pen au premier tour est cruciale pour l'UMP. Là aussi, on veut nous faire gober que c'est pour la beauté de la démocratie, mais même les UMPistes ne sont pas dupes. Et c'est normal, ce sont les premiers concernés par le vote Le Pen.

Simon Veil va se rallier à sarko et va avoir la charge de frapper sur Bayrou le plus possible . Je pense que Veil va y prendre du plaisir étant donné que Bayrou fut son directeur de campagne et que les résultats ne furent pas glorieux .

moule a écrit:

2. La présence de Le Pen au premier tour est cruciale pour l'UMP. Là aussi, on veut nous faire gober que c'est pour la beauté de la démocratie, mais même les UMPistes ne sont pas dupes. Et c'est normal, ce sont les premiers concernés par le vote Le Pen.

Je réagis puisque c'est moi qui ait posté hier le topic sur la question... Evidemment que Sarkozy ne demande pas aux maires de signer Besancenot ou Le Pen par pur philantrophie. Il y voit un intérêt. Mais quoi qu'il en soit, il rétablit du même coup une injustice : tu crois qu'il est normal que Le Pen et ses 20 % soient exclus dès la phase des signatures ?
Non ! Ce serait la preuve accablante que le système est au bord de l'explosion.
Par contre, Hollande et ses all stars ont fait des calculs encore plus moches. Ça les arrangeaient beaucoup que Le Pen et Besancenot (le potentiel de séduction de ce dernier à gauche n'est pas négligeable) ne soient pas là, tant pis pour la démocratie ! La gauche s'est toujours fichue de la démocratie si elle ne va pas dans leur sens.

Ok, par contre la droite aime la démocratie lorsqu'elle va dans son sens. Balle au centre

Le problème reste grand au sein de l'équipe de campagne de Sarkozy : comment donner du rythme à cette campagne présidentielle ?

Le problème reste grand au sein de l'équipe de campagne de Sarkozy : comment donner du rythme à cette campagne présidentielle ?

C'est vrai que Sarkozy est tellement passé à la télé ces dernières années qu'il se retrouve une peu à court de matériel à exploiter. A force de s'agiter dans tous les sens, il découvre enfin les effets pervers décrits dans le lièvre et la tortue de La fontaine. C'était prévisible d'ailleurs, connaissant le personnage. Mais je fais confiance à son think tank et à son staff de nègres pour lui trouver des thèmes anecdotiques mais néanmoins spectaculaire.

Je me demande si Bayrou n'est pas en train de réussir un coup de Chirac-Balladur 95 sur Sarkozy...

Bonjour la confiance en soi, amis forumeurs. Il suffit de quelques petits sondages pour ébranler votre confiance et votre volonté de combattre?

Euphorie/découragement, confiance/doute, stagnation/progression...une élection c'est une montagne russe émotionnelle, çà monte est çà descend.
L'ambiance et le moral varient, que ce soit dans le public, les sympathisants...et à fortiori dans une équipe de campagne, soumise à une forte pression en permanence. Ces états d'âme sont humains, et parfaitement naturels.

Pierre se laisse souvent aller au défaitisme ...
Allez un peu de courage ! cela met un peu de piment dans la campagne .
Je pronostic un effrondement de Bayrou vers début avril ,jusque là il sera dans un mouchoir de poche avec Sarko et Royal ..

Rien n'est joué, mais garre... C'est extrêmement ouvert.
Je suis quand même un peu inquiet, je l'avoue !

Trois éléments font de ce début de semaine un mauvais début de semaine :
- Le Pen n'est pas sûr d'avoir ses parrainages, c'est dangereux pour Sarkozy tout cela.
- Royal a eu une attitude égocentriste mais par ailleurs d'une finesse stratégique irreprochable sur le dossier Airbus alors que Sarko s'est pris les pieds dans le tapis.
- La percée de Bayrou, après avoir commencé en grignotant la falaise "gauche", ébranle désormais celle de droite, si l'on prend la peine d'étudier les sondages.

Je partage entièrement ton analyse Pierre, mais bien sûr, elle a plutôt tendance à me réjouir.
Néanmoins, au vu du début de campagne, tout change d'une semaine, voire d'un jour à l'autre.
Et il reste encore un mois et demi, autant dire une éternité...

Je la partage aussi, et Rose Noire, tu ne crois pas q'on en plein dans la bataille d'usure, l'essouflement sur lequel avait misé Royal?
Par contre on avait pas prévu Bayrou, faudra que je fasse plus attention à lui, et on reparle stratégie dans un ou deux jours?

Une campagne électorale est toujours une bataille d'usure. J'ai cru tout un temps qu'il y avait peut être une stratégie bétonnée derrière la fausse candeur de Royal, mais j'avoue que j'en doute un peu depuis le retour des éléphants. Mais on verra...
Et sans savoir exactement qui allait être le 'troisième homme', je ne suis pas outre mesure étonnée du phénomène Bayrou. Qui, question usure des nerfs...doit probablement autant agaçer Ségolène que Nicolas.