- Sir Archibald Waters a écrit:
- Être Français c’est penser qu’au-delà de la droite et de la gauche, au-delà des partis, au-delà des croyances, il y a quelque chose de plus grand qui s’appelle la France.
Belle définition Archi mais malheureusement beaucoup de personnes n'y adhèrent PAS ou n'y adhèrent PLUS.
Je passe un texte que j'ai trouvé bien à propos : http://www.valeursactuelles.com/magazine/anoslecteurs/?PHPSESSID=6cef6c8b9af49c5338906079289b340f
Le serment à la FranceLes juifs de France ne demandent pas la réécriture de l’histoire nationale. Au contraire, ils la revendiquent. Ils commémorent ce dimanche le bicentenaire de leurs institutions communautaires nées des décrets signés par Napoléon. Ils le font sous un intitulé sans équivoque : « deux cents ans d’intégration réussie ». Un modèle. Dans un pays où, précisément, l’intégration reste pour un certain nombre de communautés présentes sur notre territoire une question non résolue.
L’histoire de l’intégration de la communauté juive en France ne date ni de la Révolution ni de l’Empire ; elle est aussi ancienne que ce pays, mais c’est Napoléon qui, par son intelligence politique aiguë, a su conduire cette communauté à la fusion au sein de la nation, dans le respect de sa religion et de ses traditions, tout en la protégeant par des institutions.
Nous racontons dans notre rubrique “Histoire” ce que fut ce processus et comment il a abouti. En réunissant d’abord l’assemblée des notables juifs puis le grand Sanhédrin des rabbins et des autorités religieuses, Napoléon n’entendait pas traiter d’affaires de religion mais de loi civile. Avant de faire quoi que ce soit, et parce que ses ministres et conseillers sont divisés sur le sujet, il veut obtenir des représentants de la communauté qu’ils se prononcent sur le droit, la loi, la France et les Français. Et parce que c’est conforme aux préceptes religieux du judaïsme, rabbins et notables n’ont aucune difficulté à prêter ce serment de fidélité à la France, comme le rappelle avec élégance le Dr Joël Mergui, président du Consistoire de Paris : fidélité à la loi commune, à la patrie française et à ses membres (oui, les Français d’autres confessions sont des frères ; oui, la patrie doit être défendue jusqu’au sacrifice…).
Ce seul serment de fidélité suffisait à effacer préventions ou objections : les juifs de France étaient libres de leurs pratiques religieuses puisqu’ils étaient libres comme des citoyens français. Sans doute y a-t-il eu depuis bien des drames : les dix années de l’affaire Dreyfus, les quatre années d’Occupation, le statut des juifs de Vichy, les crimes de déportation. Mais dans un cas comme dans l’autre, s’ils ont été persécutés par des Français, ils ont aussi trouvé secours et assistance auprès d’autres Français, de toutes convictions et de toutes confessions. Zola et Jaurès, revendiqués par la gauche socialiste, Péguy et le Barrès de la Grande Guerre, revendiqués par la droite patriote, défendront leurs compatriotes juifs d’une même voix.
La France est le pays qui compte le plus grand nombre de “Justes”, ces hommes et ces femmes qui « accueillent, cachent, sauvent les persécutés » de la Seconde Guerre mondiale. Le 18 janvier dernier, le président de la République leur rendait un hommage national au Panthéon : « Dans ce cauchemar éveillé que les juifs vivent depuis 1940, la France, leur France, à laquelle ils ont cru si intensément, n’a pas tout à fait disparu. Dans les profondeurs du pays, une lueur d’espoir se fait jour. Elle est fragile, vacillante. Mais elle existe. »
Le serment de 1807 veillait sur l’espérance des uns, sur la charité des autres. Frères et français.
Mais s’il y a ici modèle d’intégration, c’est bien qu’il peut manquer ailleurs. « Avez-vous vu des jeunes juifs casser des voitures ? », s’interroge Joël Mergui. Peut-on parler de l’intégration des musulmans comme on vient d’évoquer celle des juifs ?
Aux douze questions posées au grand Sanhédrin de 1807, qu’auraient pu répondre les délégués d’un conseil du culte musulman ? Auraient-ils pu renoncer publiquement à la polygamie alors qu’elle est admise par le Coran ? Auraient-ils pu accepter la loi commune quand l’islam ne reconnaît que la loi de Dieu et ne distingue pas entre Dieu et César ? Si on leur avait effectivement posé la question, on aurait vu plus clair dans la bataille déclenchée par certaines mosquées ou certains pays au sujet de notre loi sur le voile. Mais on ne l’a pas fait. Pas plus qu’on ne leur a demandé s’ils considéraient les Français d’autres confessions comme des frères ou comme des étrangers à convertir, puisque l’islam est une religion conquérante et universelle. On ne saura pas non plus si les musulmans devaient être prêts au sacrifice pour la France, quelles que soient les circonstances. On leur a octroyé des institutions politiques, mais sans engagement préalable.
Bien des soldats musulmans se sont fait tuer sur les champs de bataille du monde entier pour la France, sans demander non plus à réécrire l’histoire. Mais justement, si les imams de France avaient collectivement adopté une fatwa (un décret religieux) pour placer leur patrie d’accueil au-dessus de toute autre allégeance, on ne jouerait peut-être pas dans nos quartiers de banlieues à la “guerre des civilisations ”.
par François d'Orcival