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Soutien à Nicolas Sarkozy pour 2007
 
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 Europe : débat sur les institutions, le budget

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Sarafina
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MessageSujet: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyMer 29 Juin - 20:24:47

Tribune de Dominique de Villepin : "Une nouvelle Europe politique"

L’Europe est en crise. Et pourtant jamais les peuples européens n’ont dit avec autant de force leur espoir de voir se construire une Europe des valeurs et de la volonté, capable de répondre à leur exigence sociale. Fidèle à l’histoire de notre continent et à notre vision de l’avenir, la France veut avancer avec eux dans la voie tracée par Jacques Chirac.

Partout autour de nous, les Etats s’organisent pour tirer le meilleur parti de la mondialisation et pour renforcer leurs positions stratégiques. L’Inde se rapproche de la Chine ; le Brésil, l’Afrique du Sud et d’autres pays émergents réalisent désormais entre eux le tiers de leur commerce extérieur et défendent collectivement leurs positions dans le cadre du G20 ; les pays d’Amérique du Sud développent leurs liens économiques : nous ne pouvons pas rester à l’écart de ce grand mouvement de réorganisation de la planète. Nous devons être en mesure de défendre nos intérêts politiques, économiques et sociaux en meilleure position, rassemblés et solidaires.

C’est un impératif pour notre sécurité : face à la menace terroriste, face au risque de prolifération biologique, chimique ou nucléaire, face à l’immigration clandestine, il n’y a de réponse que collective. C’est un impératif pour notre croissance et pour nos emplois : seule la pression collective européenne nous a permis de réduire les importations de textiles chinois. C’est un impératif pour la maîtrise de notre avenir : les investissements de recherche sont désormais trop lourds pour être supportés par un seul pays. Devenir ou rester les meilleurs dans le domaine de la santé, de l’agroalimentaire, des matériaux de pointe, de l’aéronautique, suppose que nous mettions nos moyens en commun. C’est un impératif enfin pour la défense de nos valeurs : la démocratie, les droits de l’homme, la diversité culturelle sont des traits fondateurs de notre projet commun. Nous devons pouvoir les affirmer haut et fort.

Aujourd’hui nous ne pouvons plus éluder les choix. Soit nous nous donnons les moyens de construire cette nouvelle Europe politique, qui s’exprimera et agira dans le monde de demain, soit nous nous résignons à faire de notre continent une vaste zone de libre échange gouvernée par les règles de la concurrence. Chacun doit sortir de l’ambiguïté par l’action.

Pour porter cette nouvelle Europe politique, nous avons besoin de projets ambitieux et concrets.

Premier projet : la gouvernance économique européenne. L’Europe est aujourd’hui la première puissance commerciale du monde. En quelques années, douze Etats membres dont la France ont créé une monnaie stable et protectrice : l’euro. Et pourtant notre taux de croissance reste inférieur à celui des Etats-Unis ou des pays asiatiques tandis que notre taux de chômage se maintient à un niveau élevé. Je propose donc d’ouvrir un dialogue entre l’eurogroupe et la Banque Centrale européenne afin de définir, dans le respect de l’indépendance de la BCE, une véritable gouvernance économique européenne pour les pays de la zone euro. A l’appui de ce dialogue, je suggère également que nous examinions ensemble les grands enjeux économiques auxquels l’Europe est confrontée : face à la hausse du prix du pétrole par exemple, est-il concevable que nous n’ayons pas encore de réflexion commune sur la gestion de nos réserves stratégiques ?

Deuxième projet : l’agriculture. En quelques décennies, elle a rendu l’Europe indépendante en matière d’approvisionnement agricole, elle en a fait la deuxième puissance agricole du monde et lui a donné un pouvoir économique considérable. Au moment où le problème de l’alimentation devient de plus en plus pressant sur l’ensemble de la planète, nous devons la renforcer en poursuivant son adaptation. Les consommateurs européens veulent savoir d’où viennent leurs produits alimentaires, quelle chaîne de fabrication et de distribution ils ont suivi. Ils veulent être certains de ne pas rencontrer de problème d’approvisionnement à des tarifs compétitifs dans les années à venir : seule la politique agricole commune nous permettra de relever ces défis d’avenir.

Troisième projet : la politique d’innovation et de recherche. Il n’y a pas d’un côté les anciens attachés à la politique agricole commune, de l’autre les modernes qui défendent la stratégie de Lisbonne. Nous sommes tous tournés vers le futur : l’implantation du réacteur de recherche ITER à Cadarache le montre. Mais parce que je mesure combien les atouts européens dans les domaines de la physique, des mathématiques ou de la chimie ne sont pas suffisamment exploités, je propose la création en France d’un ou deux Instituts Européen d’Etudes et de Technologies. Ces instituts rassembleront sur les mêmes sites les meilleurs chercheurs internationaux, des laboratoires de recherche, des entreprises innovantes. Ils seront ouverts à tous les Etats européens qui le souhaitent. En France, nous avons décidé de créer des pôles de compétitivité qui permettront de regrouper des compétences de haut niveau mais encore éparses : pourquoi ne prendraient-ils pas une dimension européenne ?

Quatrième projet : la sécurité européenne. La coopération policière, les échanges de renseignement sur le terrorisme, les contrôles frontaliers, forment la base d’une Europe de la sécurité intérieure dont le G5 est le fer de lance : l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Italie et la France avancent dans ce cadre sur des projets concrets. Sur la défense, les progrès accomplis ces dernières années doivent servir de base à des coopérations encore plus étroites. Nous avons une stratégie commune, nous avons des moyens en commun, nous assurons ensemble la stabilité dans des zones qui sortent juste de conflits meurtriers comme l’Afghanistan ou le Kosovo. Nous sommes déterminés à progresser encore.

Cinquième projet : la démocratie européenne. Nous avons besoin du soutien des peuples européens. Depuis plusieurs années, notre identité se construit dans l’adhésion à des valeurs communes : la liberté et la solidarité, l’attachement aux règles du droit international, l’exigence de préservation de notre environnement. L’échange d’étudiants grâce au programme Erasmus renforce ce sentiment, qui prépare l’émergence d’une démocratie européenne. Il reste néanmoins limité à un nombre restreint de personnes. Le service volontaire européen est lui-même encore embryonnaire puisqu’il ne touche que 4000 jeunes par an. Je propose donc d’ouvrir avec nos partenaires européens une réflexion sur la création d’un véritable service civil européen, qui donnerait à chaque jeune Européen l’opportunité de s’engager dans le domaine humanitaire ou de la sécurité civile dans un autre pays que le sien.

Les peuples européens n’ont jamais été aussi proches. A l’image de la France et de l’Allemagne, ils souhaitent que leurs dirigeants se mettent d’accord au lieu de céder aux égoïsmes nationaux, qu’ils trouvent des solutions au lieu de se contenter de poser des questions. Le Président de la République française a ouvert la voie au Conseil européen de Bruxelles en acceptant un compromis sur le budget, comme il avait accepté un compromis sur la PAC en 2002. L’Europe ne doit pas subir, mais se placer résolument en initiative. Nos peuples veulent une nouvelle Europe politique, attentive à leurs difficultés comme aux problèmes du monde, douée d’une capacité d’agir, d’une conscience et d’une morale.

L’Europe est aujourd’hui devenue le laboratoire des nouvelles idées politiques, économiques et sociales du monde. Laissons la s’exprimer. Avec elle l’histoire recommence.


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Tribune parue dans les quotidiens étrangers suivants (le mercredi 29 juin 2005) :

- Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne)
- Financial Times (Royaume Uni)
- El Pais (Espagne)
- La Stampa (Italie)
- Le Soir (Belgique)
- Gazetta Wyborcza (Pologne)

et dans Le Monde (en date du jeudi 30 juin 2005)
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MessageSujet: Un pacte de convergence pour relancer l’Europe   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyJeu 27 Oct - 1:40:50

Par Pierre Lequiller, député des Yvelines
Président de la Délégation de l’Assemblée nationale pour l’Union européenne
Tribune parue dans le Figaro du 25 octobre 2005


L’impasse institutionnelle provoquée par le double rejet français et néerlandais du traité constitutionnel nourrit les réflexions sur de nécessaires coopérations renforcées entre un nombre limité d’Etats membres, alors que les élargissement successifs de l’Union nous obligent à repenser son mode de fonctionnement. Avant-garde, noyaux durs, groupes pionniers, cercles concentriques : les concepts ne manquent pas, mais il faut bien admettre qu’en l’état, aucun d’entre eux ne rencontre de consensus. Car c’est en réalité le principe même des coopérations renforcées qui divise les Etats membres, par crainte d’une Europe différenciée qui entraînerait de facto le leadership d’un directoire des grands pays.

L’attachement à la « méthode communautaire », tout entière tournée vers la recherche de l’intérêt général européen, doit nous inciter à imaginer pour l’avenir une méthode adaptée à la nouvelle donne européenne. Conscients qu’on ne bâtira pas la « grande Europe » comme on a construit le « club » des pays fondateurs, il nous faut définir à vingt-cinq une vision commune pour redonner un sens politique au projet européen. Or la création de coopérations renforcées en dehors des traités ouvrirait la voie à une atomisation de la construction européenne, c’est-à-dire une « Europe à la carte » intergouvernementale guidée par les seuls intérêts nationaux.

Fort du succès de l’euro et de la méthode qui a conduit à son adoption par douze pays, je propose ainsi que les Etats de l’eurogroupe s’engagent à définir et à mettre en œuvre un pacte de convergence élargi à l’ensemble des politiques de l’Union. J’avais émis cette idée au sein de la Convention européenne en ce qui concerne la politique étrangère et de sécurité commune ; je propose aujourd’hui de la mettre en œuvre pour les politiques qui relèvent de la compétence de l’Union.

Pourquoi privilégier l’eurogroupe pour donner les impulsions politiques qui font aujourd’hui défaut ? D’abord, parce que cette enceinte à le mérite d’exister et a vocation à s’élargir progressivement à tous les Etats membres ; ensuite, parce ses membres ont décidé d’élire en leur sein un président stable pour une durée de deux ans, et ont désigné Jean-Claude Juncker, un européen convaincu. L’eurogroupe doit clairement devenir une instance d’impulsion politique, et proposer d’aller de l’avant en concertation avec l’ensemble pays membres de l’Union, car il ne doit en aucun cas s’agir de confisquer le pouvoir de proposition.

Impulsé par l’eurogroupe puis soumis à la Commission européenne à qui il appartiendra d’élaborer les instruments législatifs et réglementaires appropriés, ce pacte sera alors proposé aux 25 Etats membres et devra faire l’objet, une fois entré en vigueur, d’un contrôle politique par le Parlement européen et les parlements nationaux. Des clauses d’opting-out pourraient ponctuellement être accordées à tel ou tel pays qui en ferait la demande, mais la règle de l’abstention constructive devra prévaloir sur l’exercice du droit de veto. En effet, à la différence des schémas habituellement envisagés, le pacte de convergence est d’abord proposé à tous, et ce n’est que si certains Etats souhaitent ne pas l’intégrer que les autres sont automatiquement autorisés à procéder entre eux à ce qui devient de facto une coopération renforcée.

A l’instar du mécanisme qui a permis la création de la monnaie unique, il semble en effet aujourd’hui approprié d’étendre la fixation de critères de convergence aux principales politiques de l’Union, dans le strict respect du principe de subsidiarité et de la répartition des compétences entre l’Union et les Etats membres. Le pacte de convergence devrait donner lieu à l’adoption, au niveau européen, de programmes de convergence secteur par secteur, élaborés par la Commission et fondés sur des objectifs quantitatifs et qualitatifs dans divers domaines tels que la défense, (par la mise en commun progressive de nos capacités d’armement), la justice et la sécurité (par la création, à terme, d’un parquet européen et d’un casier judiciaire européen pour lutter plus efficacement contre le terrorisme), la fiscalité (par une harmonisation progressive de l’impôt sur les sociétés), la politique sociale (avec l’instauration de critères de convergence sociale, à l’instar des critères de convergence économique et monétaire imposés pour le passage à l’euro), la politique de recherche (par le développement de pôles de compétitivité européens), etc.

En définitive, le pacte de convergence présente l’avantage de mobiliser tous les pays membres de l’Union autour d’objectifs communs, dans une perspective de long terme. Pour peu qu’il existe une réelle volonté politique, cette nouvelle méthode de gouvernance européenne présente également l’avantage d’être compatible avec les traités actuels, en attendant de nouveaux développements sur l’avenir de la Constitution européenne.
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyVen 28 Oct - 15:08:26

Citation :
Car c’est en réalité le principe même des coopérations renforcées qui divise les Etats membres, par crainte d’une Europe différenciée qui entraînerait de facto le leadership d’un directoire des grands pays.
mais l'ue a cependant besoin de cela en ce moment !

Citation :
Fort du succès de l’euro et de la méthode qui a conduit à son adoption par douze pays,
l'euro est une europe a la carte qui a entrainé une forte inflation du fait de l'augmentation forte des prix ... Shit

Citation :
par la mise en commun progressive de nos capacités d’armement
JAMAIS, c'est enlever la souveraineté des francais !!! Evil or Very Mad

Citation :
par la création, à terme, d’un parquet européen et d’un casier judiciaire européen pour lutter plus efficacement contre le terrorisme
la d'accord ! Twisted Evil
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MessageSujet: Un non libéral pour sauver l'Europe   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyMer 2 Nov - 19:19:16

Dira-t-on plus tard de l'Europe, comme le fit William Pitt à propos de la France de 1789, qu'elle a «traversé la liberté» ? Il arrive que, perdus, nous n'ayons pas tant à trouver le bon chemin qu'à nous écarter du pire. Refuser la Constitution ? Voilà, je le sais, qui sera interprété par les courants anti-européens comme une victoire. Et beaucoup d'amis de la liberté s'inquiètent déjà de l'échec de cette Union qui, seule, paraît en mesure de secouer les archaïsmes français par le jeu de ses trois piliers : le technocrate, le juge et l'universitaire. Faudrait-il l'accepter, alors ? Je crains que le pari non démocratique d'hier ne soit forclos aujourd'hui.
Une victoire du oui annoncerait une déroute stratégique bien plus grave pour l'esprit qu'on ne l'imagine, et la certitude d'un grand désordre futur face à une Constitution rigide qui n'autorisera plus les populations qu'à se soumettre ou à se démettre. Disons-le sans fard : ce «traité établissant une Constitution européenne» n'oppose en aucune façon pro-européens et anti-européens. Encore moins libéraux et socialistes.

Nous reproduisons un débat qui vit s'affronter, lors de la construction des États-Unis, les partisans d'un centre politique et administratif fort, aux amis de Jefferson, favorables à la liberté des Etats et des individus. Peut-être devait-il un jour avoir lieu en raison de la force, jusqu'ici positive, du «parti technocratique».

Droits individuels ? Dès le préambule, le projet évoque vaguement les «héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe». Un peu plus loin, dans une confusion conceptuelle déroutante, la Constitution se réfère aux «valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme». Plus loin encore, perpétuant la confusion, sont évoqués droits fondamentaux et citoyenneté de l'Union.

L'esprit du Léviathan rôde. Il ne se lit pas seulement par son incroyable monstruosité, dépassée par la seule Constitution indienne. Il hante le texte dès la phrase d'exergue qui ouvre le projet : «Notre Constitution... est appelée démocratie parce que le pouvoir est entre les mains non d'une minorité mais d'un plus grand nombre.» Le droit de propriété (article 76) ? Certes, mais seulement «conformément au droit de l'Union et aux législations et pratiques nationales». Il suffit donc d'une majorité changeant sa législation nationale pour limiter ce droit naturel. Limiter ? Abroger aussi. L'article suivant précise : «Nul ne peut être privé de sa propriété si ce n'est pour cause d'utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi.»

L'«utilité publique» ? Une belle idée qui avait naguère procuré des débouchés insoupçonnables aux spécialistes encartés de l'utilité publique en Europe de l'Est. Le droit de se réunir (article 72) ? Seulement si la réunion est jugée «pacifique» ; les communistes soviétisés qui interdisaient les réunions ne prétextaient pas autre chose. Le droit de se marier, de fonder une famille (article 69) ? Ils sont «garantis selon les lois nationales qui en régissent l'exercice», et les lois nationales variant bien fol qui s'y fie... Le droit à l'éducation, de créer des établissements libres (article 74) ? Seulement «selon les lois nationales qui en régissent l'exercice». Il suffira donc d'une majorité qui vote une loi pour imposer à tous un type d'école religieuse ou bien, à l'inverse, l' interdire à tous...
Incroyable recul de la liberté. Toute l'histoire contemporaine de l'Europe est d'avoir tenté de poser les droits naturels hors de portée des tyrannies individuelles ou majoritaires afin que plus jamais ne soient possibles la Shoah et le goulag, afin que nulle violation des droits individuels ne puisse se produire sous couvert d'une décision majoritaire. Nul n'a juridiquement raison parce qu'il est politiquement majoritaire.

Ce retour en arrière qui se lit jusque dans la prétention de ce projet de «constituer» des droits naturels. Jusque dans l'insensé projet de placer la charte des droits en partie II, après la définition des organes de pouvoir. Or, les droits ne se constituent pas, mais se déclarent. Ils sont déjà là, donnés avant nous, par la nature ou le Créateur. Ils sont un quelque chose qui était là de toute éternité, qu'il faut dé-couvrir. Aucun individu, aucune minorité, aucune majorité ne peut les discuter. Ils précèdent la Constitution et l'organisation des pouvoirs qu'ils contrôlent, comme l'ont toujours pensé les amis de la liberté, et cela depuis les premières «Déclarations» de droits, en passant par les «Déclarations» américaines ou celles qui ont été votées après la chute des forces brunes puis rouges dans l'Europe de l'Est.

On comprend mieux la confusion des droits naturels avec les droits politiques et sociaux qui, eux, se constituent. On saisit mieux l'absence de référence aux valeurs judéo-chrétiennes. Imaginez d'aller abolir pour «utilité publique» ou convenance majoritaire des droits naturels qui auraient été donnés par le «Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob» (Pascal) ou par la nature ? Imaginez que l'on se soit souvenu qu'il existe, issu de la tradition de l'Ancien et du Nouveau Testament, un droit inaliénable de croyance, un droit de la propriété de son corps, de propriété de ses biens matériels et spirituels, de circulation de ces biens et de son corps, d'information, de logement, d'éducation des enfants, et un droit naturel à la recherche du bonheur. Au lieu de Locke ou Voltaire, de Jefferson ou Burlamaqui, le «parti technocrate» a choisi Hobbes et Rousseau. Au lieu d'un centre politique contrôlé, il a élu le contrôle du centre.

Conception cavalière des droits individuels d'un côté, renforcement jacobin des pouvoirs du centre de l'autre. Les compétences de l'Union, me dit-on, sont de trois ordres : compétences exclusives (politique monétaire, commerciale commune, union douanière...), celles qui sont du domaine apparemment exclusif des Etats (industrie, protection et amélioration de la santé, éducation, formation et jeunesse, sport, culture, protection civile) et, les plus importantes, les autres, dites «compétences partagées». Quel est le principe de la compétence partagée ? «Les Etats membres exercent leur compétence dans la mesure où l'Union n'a pas exercé la sienne ou a décidé de cesser de l'exercer.»

Ainsi, par un coup d'État européen non annoncé, seule l'Union décide. Marché intérieur, agriculture et pêche, espace de liberté, sécurité, transport, réseaux transeuropéens, énergie, politique sociale, emploi, cohésion sociale, cohésion économique, territoriale, environnement, protection des consommateurs... l'Union se donne en même temps (article 14) compétence pour coordonner la politique économique des Etats, offrir les «grandes orientations de ces politiques», les lignes directrices et la coordination des politiques de l'emploi des Etats membres...

Ajoutez à cela l'idée d'une majorité qualifiée, la possibilité d'une flexibilité sur les droits apparents des Etats et les «actions d'appui et de coordination» que l'Union pourra s'autoriser avec ses autres compétences, que reste-t-il alors de nos amours européennes ? Sinon des lois, lois-cadres et des règlements ?

Pourtant le parti technocratique lui-même serait bien inspiré de se méfier. Pour asseoir son pouvoir, il a ouvert une terrible boîte. Imaginez demain que du vote des urnes sorte une majorité tyrannique ? Impossible, dites-vous ? Priez alors car l'Europe est coutumière du fait. Je ne parierai pas ma liberté sur votre insouciance. Crise économique, crise sociale, crise morale, qui sait ce que demain sera ? Le pire n'est certes pas certain, mais prévoir l'incertain peut nous garantir du pire. Et n'est-ce pas là le premier rôle d'une Constitution ? Affaiblissement du centre, principe de subsidiarité et garantie des droits individuels, telles sont les conditions de l'Europe de la liberté. Je ne souhaite pas que l'Europe traverse la liberté mais qu'elle l'épouse. Ou la souveraineté des individus précède celle des Etats et des peuples ou la liberté n'est qu'un mot mis sur les fers.


Yves Roucaute
[30 avril 2005] Le Figaro
* Philosophe, professeur des universités, faculté de droit de Paris-X ; auteur de La Puissance de la liberté (PUF).
Mai 2005



je viens de trouver cet article, un peu dépassé par le temps, mais très bon ... cheers
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MessageSujet: Chirac isole la France en Europe…   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 6 Nov - 14:32:11

Très bon connaisseur des affaires européennes, Valéry Giscard d’Estaing a jugé que le sommet informel européen, qui s’est tenu le jeudi 27 octobre au château d’Hampton Court, en Grande Bretagne, n’avait servi à rien.
En vérité, l’ancien président de la République aurait pu être plus sévère : il a permis en effet de constater à quel point la France était désormais isolée en Europe !
Les 25 chefs d’Etat ne parviennent pas à se mettre d’accord sur les bases du budget européen à partir de 2007. Mais ce n’est pas le plus grave. La France, par la bouche de son président Jacques Chirac, a tout simplement menacé ses partenaires d’une crise majeure si l’Europe, qui négocie actuellement un nouvel accord de libéralisation du commerce mondial dans le cadre de l’OMC, Organisation mondiale du commerce, se laissait aller à faire trop de concessions sur les subventions agricoles.
Non seulement, sur ce point, nous sommes isolés au sein de l’Union européenne, mais encore nous sommes les seuls au monde à défendre ce point de vue. Les pays pauvres et les pays émergents, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, étant sans doute les plus remontés contre nous.
Il y a, en effet, désormais, un très large consensus mondial sur une libéralisation mondiale complète du commerce, en incluant les échanges de services. Il n’y a que sur la culture que nous avons réussi à convaincre une trentaine d’autres pays de faire une exception…
Mais, pour ce qui est des produits agricoles et alimentaires, à peu près aucun pays au monde ne soutient un protectionnisme à la française, avec des prix garantis élevés, des quotas d’importation qui se cumulent avec toutes sortes d’aides aux personnes. Certes, beaucoup de pays, à commencer par les Etats-Unis, subventionnent leurs agriculteurs. Mais ils acceptent au moins l’idée de démanteler ces dispositifs dans un délai raisonnable. Jacques Chirac, lui, ne veut rien savoir. Et lui qui, par ailleurs, se veut un grand tiers-mondiste, renvoie brutalement dans leurs buts les leaders africains qui réclament pour leurs paysans un plus large accès au marché européen.
Bien sûr, le chef de l’Etat sait parfaitement que sa position est intenable. Mais il pourra dire aux chefs du puissant lobby agricole français qu’il aura tout fait pour les défendre.
Au-delà du budget communautaire, au-delà de la négociation commerciale mondiale qui doit se tenir le mois prochain à Hong Kong, c’est toute la vision de l’Europe et du monde telle que Jacques Chirac dit les voir qui isole la France dans le concert des nations. Car ce sont des vues rétrogrades qui renvoient davantage à des idées du XIXe siècle qu’à celles du XXIe.
Ces vues, le président de la République les a exprimées dans un article donné au Figaro le 26 octobre et qui a été simultanément publié dans tous les pays de l’UE. Sans doute n’a-t-il fait que signer un document rédigé par l’un ou l’autre de ses collaborateurs, mais il n’y a pas lieu de douter pour autant que cette tribune reflète exactement la pensée de notre président.
On ne peut lui tenir rigueur de la part de bla-bla et de poncifs inhérente à un tel exercice. Par contre, force est de remarquer que Jacques Chirac est tellement persuadé de la supériorité du modèle social français qu’il voudrait le vendre à l’Europe entière. Un peu comme les communistes de l’ex-URSS voulaient exporter leur funeste modèle…


Source: Les 4 vérités
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 6 Nov - 15:46:31

Pourquoi ne réagit t il pas aux émeutes ? Il ne sait pas quoi dire ou quoi ?
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 6 Nov - 15:58:42

Johanna a écrit:
Pourquoi ne réagit t il pas aux émeutes ? Il ne sait pas quoi dire ou quoi ?

En même vu son impopularité vaux mieux pas non!
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 6 Nov - 16:00:46

totalement ok avec toi!
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 6 Nov - 16:45:28

comme d'habitude, pour ne pas changer, inaction !!! Twisted Evil Mr.Red
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MessageSujet: Solidarité européenne ...   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyMar 8 Nov - 21:27:17

Citation :
Solidarité musulmane Européenne

Pour témoigner des incidents de la nuit d'avant, il ne restait, lundi midi, qu'un arbre calciné - comme foudroyé - au pied de la tour du square Jacques Franck à Saint-Gilles. A l'endroit où trois véhicules ont brûlé, les emplacements de parking sont noircis.
A quelques mètres de là, Rachid et quelques amis se marrent en observant les quelques dégâts.
Ils habitent en face. Ils n'étaient pas là, n'ont rien vu et ne savent pas ce qui s'est passé. Mais ils ne se privent pas de faire des commentaires.

Pour témoigner des incidents de la nuit d'avant, il ne restait, lundi midi, qu'un arbre calciné - comme foudroyé - au pied de la tour du square Jacques Franck à Saint-Gilles. A l'endroit où trois véhicules ont brûlé, les emplacements de parking sont noircis.

A quelques mètres de là, Rachid et quelques amis se marrent en observant les quelques dégâts. Ils habitent en face. Ils n'étaient pas là, n'ont rien vu et ne savent pas ce qui s'est passé. Mais ils ne se privent pas de faire des commentaires.

« A bas Sarkozy ! »

« A bas Sarkozy ! On en a marre de lui ! » Mais en quoi l'attitude du ministre français de l'Intérieur concerne-t-elle les jeunes de Belgique ? « On est concernés parce qu'on voit nos frères en France qui subissent sa politique », rétorque Rachid. Un autre renchérit, moitié rieur, moitié provoquant, en levant le poing : « On voudrait que ça cesse. A bas Sarkozy ! » Que ça cesse ? Mais quoi ? La réponse se perd dans les rires.

Plus loin, Mehdi fait le fier du haut de ses 8 ans : « Ils ont cramé une voiture. Je le sais, j'ai tout vu ». Sa grande soeur le rabroue : « Tu n'as rien vu du tout : tu étais à l'intérieur devant la télévision. » « Ouais, on regardait « Ma cité va cramer ». C'était super ! », lance un autre gamin.

André, lui, ne rigole vraiment pas. L'exploitant de la carrosserie Fontainas, installé là depuis plus de 40 ans, est intarissable sur l'évolution du quartier, « dans le mauvais sens évidemment ». Dimanche soir, il a entendu les sirènes. « Mais s'il fallait que je descende chaque fois qu'il se passe quelque chose, je passerais mes nuits dehors ». Sa colère enfle à mesure qu'il raconte. « La semaine dernière déjà, les pompiers ont dû intervenir. Ils avaient mis le feu à toutes les poubelles du square ». Ils ? « Les jeunes du coin, les nouveaux Belges, comme on dit maintenant. Les marloufs, quoi ! ». Ils cassent les vitres des voitures, attaquent les gens, volent les sacs, fracturent les portières - à l'entendre, on se croirait dans le pire quartier du Bronx...

Sources : La Libre Belgique

S'il restait encore une personne pour croire que la solidarité aveugle inter-mus*lmans est un mensonge, voici bien la preuve qu'elle est présente dès le tout jeune âge parmi ces imm*grés qui refusent nos valeurs et rêvent de d'instaurer une oumma toute puissante sur les territoires conquis.

isis

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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyMar 8 Nov - 21:34:38

Citation :
Solidarité européenne

Nos amis polonais du site eurojihad.org nous font un signe amical. Avis aux traducteurs, et à ceux qui veulent témoigner notre amitié occidentale contre la racaille et les fous d'Allah !
hey Guys, we are really scared here
What is going on ? ? Why army is not defending France ? What is going on with your government ? ? Change these catastrophic people. French government must defend France, not muslim immigrants ! ! ! ! What will be next ? ? Is there any real policical force who can change french state policy ? ? Even Sarkozy failed as we see.

Who can defend France ? ? Le pen ? ? Or somebody else.

As it was during napoleonic campaigns, when our armies fighted together - "FOR YOUR FREEDOM AND OURS" :/

Best wishes from Poland. We publicate news from your site guys and become really very popular site in Poland - Thousands visitors each day.

People in Poland really affraid of France. Good luck guys. We still belive in France and we still belive in Europe.

Alex, eurojihad.org


une autre solidarité européenne, mais cette fois qui soutient la france et les francais victimes ... Twisted Evil
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MessageSujet: Un nouveau souffle pour l'Union européenne   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 13 Nov - 2:00:50

Par François Guéant, Délégué national des Jeunes Actifs UMP
et Thierry Rambaud, maître de conférence à Paris II et membre des Jeunes Actifs UMP
Tribune parue dans Le Figaro du 23 septembre 2005


S'ouvre, aujourd'hui, à l'invitation de Nicolas Sarkozy, la Convention pour un projet populaire sur l'Europe. Jusqu'à demain, samedi 24 septembre, élus et militants vont débattre pour élaborer et porter ensemble le projet européen de l'UMP.

Mais comment parler de l'Europe après le choc du 29 mai ? Qu'une si large majorité de Français se prononce en faveur du non doit d'abord être interprété comme une réplique du séisme du 21 avril 2002. Cela a été dit, écrit et souligné à juste titre.


Pour autant, ceux qui, réduisant l'issue du référendum à la seule volonté de sanctionner le gouvernement Raffarin (épreuve que subissent tous les gouvernements depuis 20 ans), croient pouvoir se dispenser de toute réflexion en profondeur sur l'Europe, se trompent précisément sur la très grave crise que traverse la vie politique française. Il faut entendre ce que les Français ont dit sur l'Europe le 29 mai.

Il n'y a qu'à prendre l'exemple des jeunes qui sont entrés ou se préparent à entrer dans la vie active. Les 18-34 ans ont voté à plus de 60% contre le traité établissant une Constitution pour l'Europe.


On a beaucoup entendu parler, lors de la campagne référendaire, de projet européen. Mais pour cette génération née après 1968, marquée par un taux de chômage deux fois plus élevé et un pouvoir d'achat très sensiblement dégradé (en 1970, le salaire annuel d'un quinquagénaire était de 15% supérieur à celui d'un trentenaire ; il l'est aujourd'hui de plus de 40% !), l'Europe n'est plus un projet, mais d'abord un héritage.

C'est pourquoi il nous faut inventer une nouvelle ambition européenne. Une ambition qui permette de libérer le débat politique français de ce qu'on pourrait appeler le spectre de l'Appel de Cochin dont la cible, durant la campagne des partisans du non, a tristement pris le visage du plombier polonais.

Une ambition qui, dès lors, suppose plusieurs attitudes :


1) Avoir le courage d'ouvrir le débat sur la nature de l'Europe. Première exigence, cesser de saucissonner le débat européen pour reprendre l'expression de Pierre Lellouche : une avancée monétaire avec le traité de Maastricht, le renforcement du contrôle des flux migratoires avec Amsterdam, une timide réforme institutionnelle avec Nice... C'est l'exigence d'une Europe politique. Seconde exigence, celle des frontières géographiques qu'il convient de fixer à l'Europe. Ignorer les limites de l'élargissement, c'est prendre le risque de diluer l'idée européenne en tant que telle.


2) Redonner du sens à la construction économique sous l'angle de la préférence communautaire. L'Europe inquiète, alors qu'elle a été conçue pour protéger et défendre nos intérêts par rapport aux autres grandes régions du monde. Défendre nos industries, défendre le secteur agricole et nos services... C'est la raison d'être de l'Union européenne et tout le sens d'une économie sociale de marché hautement compétitive.


3) Admettre que la relance du projet européen ne peut plus s'articuler autour du seul axe franco-allemand. Les rapports de force ont évolué en Europe et nous sommes loin des conditions qui préexistaient à la conclusion du traité de l'Elysée en 1963. Il nous faut trouver les voies d'une nouvelle coopération étroite avec l'Espagne, l'Italie, le Benelux, la Pologne. L'Allemagne, elle-même, a tendance à se tourner toujours davantage vers l'Est en dépit de la volonté affichée par le gouvernement Schröder ! Comment continuer à négliger les liens privilégiés qui nous unissent à nos amis des Pays de l'Europe centrale et orientale (Peco) entrés dans l'Union depuis le 1er mai ?


Cela suppose naturellement qu'à l'égard de ces pays, la diplomatie française ne s'oublie pas, y compris en cas de graves désaccords comme en 2003, au point de les qualifier de mal élevés, ou de souligner qu'ils ont perdu une occasion de se taire pour la seule raison qu'ils sont de nouveaux adhérents. Où est ici la grandeur de la France ?

En dépassant, dans une Europe bientôt à 27 avec la Roumanie et la Bulgarie, le seul axe franco-allemand et en éclairant ainsi la nature et les raisons d'être du projet communautaire, nous serons en mesure de réinventer une ambition européenne. Et d'apporter des réponses aux inquiétudes exprimées par nos concitoyens le 29 mai.


La question des délocalisations, par exemple, ne doit pas être un sujet tabou dans le cadre de nos discussions communautaires. Il est légitime que les nouveaux Etats membres réduisent chez eux la pression fiscale afin de renforcer leur attractivité, et c'est le nouveau commissaire européen à la Fiscalité, Laszlo Kovacs (Hongrie), qui vient de le rappeler.

Mais comment ne pas souscrire à la proposition de Nicolas Sarkozy lorsque, dans son appel d'Avoriaz, le 4 septembre 2004, il déclarait : «Je propose que tout pays dont la moyenne des impôts serait significativement inférieure à la moyenne européenne ne puisse accéder aux fonds structurels que, selon des critères d'attribution fortement dégressifs, voire qu'ils n'y aient plus droit lorsque leurs taux d'imposition sont réduits à presque rien» ?

Aujourd'hui, l'Europe a besoin d'un nouveau souffle. Pourquoi la France ne serait-elle pas à même de le lui donner ? Le non au référendum n'est pas un refus de l'Europe, mais un signal fort des Français pour une Europe visible, une Europe ambitieuse qui suivra les perspectives économiques, technologiques, sociales et culturelles tracées de nouveau par la France.
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MessageSujet: Blair serait prêt à réduire le rabais européen   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 3 Déc - 23:10:40

Blair serait prêt à réduire le rabais européen accordé à Londres

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre britannique Tony Blair propose de réduire d'un milliard de livres sterling (1,48 milliard d'euros) par an le "rabais" dont bénéficie la Grande-Bretagne dans sa contribution au budget de l'Union européenne, rapportent les journaux britanniques.

Londres fait l'objet de fortes pressions visant à ce qu'il accepte de renoncer à une partie de son rabais afin de faciliter l'adoption du budget 2007-2013, à l'ordre du jour du sommet européen des 15 et 16 décembre.

Le Guardian écrit que Blair propose une réduction d'un milliard de livres par an de la ristourne britannique, tandis que le Financial Times affirme que Londres propose une réduction de six à neuf milliards d'euros (quatre à six milliards de livres) entre 2007 et 2013.

Selon le FT, cette réduction s'effectuera en retranchant du montant de la ristourne une partie des fonds destinés à aider les nouveaux pays membres de l'UE, pour la plupart situés en Europe de l'Est.

"Signe que Tony Blair faire aboutir l'adoption du budget européen ce mois-ci, le Premier ministre mettra ce week-end la dernière main à une proposition qui sera officiellement présentée lundi aux gouvernements européens", écrit le quotidien de la City.

Les discussions sur le budget communautaire se sont heurtées en juin au refus britannique de toute réduction du montant du "chèque" dont bénéficie Londres, de 5,6 milliards d'euros cette année, en l'absence d'une refonte de la Politique agricole commune, dont la France est le plus gros bénéficiaire.

MARATHON DIPLOMATIQUE

Des fuites diplomatiques selon lesquelles Londres comptait réduire de 10% les budgets alloués à l'aide aux nouveaux membres ex-communistes ont irrité ces pays. Certains d'entre eux ont toutefois laissé entendre vendredi qu'ils pourraient accepter une légère réduction de l'aide qu'ils reçoivent, pour sortir de l'ornière les négociations sur le budget des Vingt-Cinq.

Le budget a été le principal sujet à l'ordre du jour de discussions à Budapest entre les dirigeants des quatre plus importants nouveaux membres de l'UE (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie) et Blair, dont le pays préside jusqu'à la fin de l'année l'Union européenne.

Les nouveaux membres ont réitéré leur hostilité au plan de la Grande-Bretagne de réduire de 10%, soit 16 milliards d'euros, l'aide aux pays qui ont adhéré à l'UE en mai 2004. Selon ces pays, une baisse aussi marquée les empêcherait de moderniser leurs infrastructures et de rattraper les pays de l'Ouest.

Les négociations budgétaires se sont enlisées en juin dernier, de gros contributeurs au budget, comme l'Allemagne, faisant pression pour une réduction des dépenses européennes ainsi que de leur propre cotisation.

Un compromis a paru à portée mais a échoué, Londres refusant de renoncer à sa ristourne - chèque gagné de haute lutte en 1984 par Margaret Thatcher, qui estimait verser trop au budget par rapport à son niveau de richesse.

Interrogé en marge de la réunion des ministres des Finances du G7, à Londres, le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, a refusé d'évoquer les informations parues dans la presse.

Aux journalistes qui le pressaient de question sur le rabais, Brown a répondu que le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw, exposerait lundi la position britannique.
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MessageSujet: Ce que l'Union européenne peut attendre de l'OMC   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 4 Déc - 15:31:15

Ce que l'Union européenne peut attendre de l'OMC Par Peter Mandelson *
[26 novembre 2005]


Les ministres européens du Commerce et des Affaires étrangères ont tenu cette semaine leurs dernières discussions avant la conférence ministérielle de Hongkong, étape essentielle des négociations commerciales du cycle du développement de Doha. Dans le même temps, à Genève, les présidents des groupes de négociations de l'OMC ont produit les premières ébauches qui serviront de base pour le projet de déclaration finale de la conférence. C'est donc le moment idéal pour examiner ce que nous pouvons espérer obtenir à Hongkong et par la suite.
L'Europe a toujours été l'un des principaux promoteurs du cycle de Doha, en particulier de sa composante développement ; nous avons aussi la ferme conviction que notre prospérité est étroitement liée aux valeurs du multilatéralisme.


La réponse de l'Union européenne à l'échec de Cancun en 2003 a été de proposer l'élimination de toutes les subventions aux exportations agricoles dans l'espoir que cela relancerait les pourparlers. Or, ce n'est qu'en octobre dernier que les Etats-Unis ont enfin proposé de réduire certaines subventions, selon une formule qui, même si elle est la bienvenue, nécessitera des ajustements majeurs pour devenir réellement sérieuse.



L'Union européenne est retournée à la table des négociations avec une offre ambitieuse proposant de réduire de 70% les subventions ayant des effets de distorsion des échanges, en conformité avec les objectifs de la réforme 2003 de la PAC. Nous avons également proposé de réduire nos droits de douane de 35% à 60%, soit la plus forte diminution jamais proposée dans aucun cycle de négociations. Au total, l'offre européenne doit permettre de réduire de moitié le tarif douanier moyen sur les importations agricoles, soit tout juste 12%, et de diminuer le nombre de produits dits «sensibles».



Les principaux pays exportateurs de produits agricoles – Brésil, Australie et Etats-Unis notamment – réclament plus, mais l'Europe refusera de faire une nouvelle offre avant Hongkong. Doha ne concerne pas uniquement l'agriculture et l'Europe ne sera ni le seul banquier du cycle ni son bouc émissaire.



Un cycle consacré au développement doit évaluer les bénéfices d'une libéralisation accrue des marchés agricoles en considérant les besoins des agriculteurs – ceux de l'UE bien entendu, mais aussi ceux des pays en développement les plus pauvres. C'est exactement ce que propose l'offre européenne. Le niveau de réduction tarifaire que demandent les Etats-Unis et le Brésil mettrait en danger des secteurs entiers de l'agriculture européenne, japonaise ou coréenne et réduirait aussi à néant le traitement préférentiel offert par l'Europe aux pays les moins avancés et qui leur est absolument vital.



Sur la base de cette offre européenne à la fois ambitieuse et crédible, les négociations doivent désormais se concentrer sur les volets non agricoles du cycle. Les grands pays exportateurs de produits agricoles, ceux qui bénéficieront le plus de ces réductions tarifaires agricoles, doivent offrir des compensations en retour. L'offre européenne est donc conditionnelle à un accès au marché accru en matière de services et de produits industriels. Si nous avons demandé que les pays les plus pauvres n'aient pas à abaisser leurs droits de douane, les pays développés ou les pays en développement les plus compétitifs, quant à eux, doivent accepter des concessions similaires aux efforts européens en matière agricole.



L'Europe est le premier exportateur mondial de produits industriels, et si des concessions sont faites en matière agricole, alors nous devons obtenir de réelles avancées pour les services et l'industrie. Tout accord devra se traduire par de nouvelles opportunités pour nos entreprises et de nouveaux emplois pour nos concitoyens. Et ce qui est valable pour l'industrie l'est a fortiori pour les services qui composent les trois quarts du PIB européen.



Le commerce international repose sur l'exploitation des avantages comparatifs de chacun. Il est par conséquent légitime d'exiger un accord équilibré à l'issue du cycle de Doha, qui ne doit en aucun cas être l'otage des seules discussions agricoles. Il ne pourra donc y avoir d'accord à Hongkong si aucun progrès n'est réalisé sur les volets non agricoles.



Par-dessus tout, c'est le monde en développement qui a besoin d'un cycle équilibré, pas uniquement l'Europe. 75% du commerce des pays en développement est composé d'échanges industriels et la Banque mondiale estime que la moitié des bénéfices du cycle pour les pays en développement pourrait venir de la libéralisation des échanges de produits industriels. Les investissements étrangers permettent par ailleurs à ces pays de développer leurs secteurs bancaires, des transports ou des communications, autant d'éléments indispensables à leur croissance. Un cycle qui n'apporterait aucun progrès dans ces domaines ne pourrait être qualifié de «cycle du développement».


L'impasse dans laquelle se trouvent actuellement les discussions pose la question de savoir ce que nous pouvons espérer de Hongkong. L'augmentation des enchères risquerait d'aboutir à un échec, or l'OMC ne peut se permettre un nouveau Cancun. Pourtant, restreindre les attentes pour Hongkong ne signifie pas réduire les ambitions du cycle même.


La stratégie européenne à Hongkong consistera à encourager des discussions plus larges et plus équilibrées qui correspondent aux besoins de tous. Même si nous sommes accusés de ne pas aller plus loin en matière agricole, nous sommes convaincus qu'il est juste d'insister sur un accord plus équilibré ainsi que sur des concessions de la part de nos principaux partenaires de négociation, en particulier brésiliens et américains. Une négociation sérieuse doit désormais converger vers cet objectif tout à la fois ambitieux et réaliste.



* Commissaire européen au Commerce extérieur
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyMer 7 Déc - 17:01:03

Son initiative a été mal reçue , par les potentiels pays lésés de l'Est .

Petite présidence britannique de l'UE qui s'achève : aucun résultat ...
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyVen 9 Déc - 19:52:14

il a cependant fait un bon geste ... mais bon c'est vrai que les nains de l'est sont un peu décus, voir meme en colère contre la GB ! Rolling Eyes
mais que fait la france la dedans ? meme pas un mot a dire de CONCRET ? Very Happy
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 10 Déc - 7:22:20

La France est coincée par la PAC ( la célèbre Politique Agricole Commune , et les célèbres vaches françaises ... et corses ).
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 10 Déc - 12:50:51

sincérement je ne sais pas trop quoi dire!! On n'en parle pas assez pour que je sache ce qui en découle!! Faute de quoi la France n'a pas grand intérêt là dedans!!
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 10 Déc - 13:09:54

la PAC est actuellement inutile ... c'est encore une fois de plus une europe administrée par les technocrates, qui ne laisse aucune liberté sur le marché agricole; bref, la PAC est une mesure protectionniste, non-libérale donc, et qui fait très mal aux pays du Sud !
pour moi, il faut la supprimer ou alors faire comme les USA garder quelques subventions pour protéger le marché intérieur ...

mais bon je suis encore partagé a propos de ce sujet : faut il manger de bons produits du terroir francais et européen, ou bien laisser le marché de la mondialisation s'exporter en france ... ???
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MessageSujet: Les Balkans sont définitivement en Europe !   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyJeu 15 Déc - 0:32:32

Par Michel Barnier
[12 décembre 2005]
Voilà dix ans – le 14 décembre – que les accords de Dayton ont été signés, mettant fin au conflit de Bosnie-Herzégovine, le conflit le plus meurtrier sur notre continent depuis la Seconde Guerre mondiale. Le temps d'aujourd'hui n'est pas celui des commémorations, mais bien celui de l'action et de la vigilance. La logique des conflits paraît être derrière nous.

Depuis quatre ou cinq ans – le sommet de Zagreb en novembre 2000 et la fin de la crise en Macédoine en août 2001 – le principal moteur de ce processus vertueux dans les Balkans est la perspective européenne. Cela signifie à la fois une ambition des pays balkaniques de rejoindre l'Union européenne, mais aussi une capacité et d'abord une volonté plus forte de l'Union, en tant que telle, d'être ici une force stabilisatrice, de normalisation et de développement dans la région. Cela est particulièrement vrai en Bosnie-Herzégovine, où tous les instruments de l'Union européenne sont déployés.

Tous les pays sont engagés dans des processus de rapprochement vers l'Union européenne et notre union s'impose comme la puissance de référence : relève policière, militaire et politique en Bosnie ; puissance médiatrice en Macédoine ; rôle croissant au Kosovo. En dépit de ces efforts ajoutés à toutes les coopérations bilatérales et aux initiatives de tant d'associations et d'ONG, ce processus vertueux n'est pas assuré. Il faut dire la vérité. Il faut se dire la vérité. Cette crise pose de nouveau, dans des termes moins favorables aux Balkans, la question de la perspective européenne, de l'élargissement de l'Union au moins de son rythme et de ses modalités. Il y a là deux tendances qu'il faut comprendre d'abord et ensuite combattre par le débat, par la conviction.

La première tendance dans beaucoup de pays européens – et singulièrement en France – est une sorte de repli sur des réflexes nationaux. Comme si nos problèmes internes – et ils sont réels et graves, en particulier le chômage – pouvaient être allégés en évitant de se mesurer avec le reste du monde. Comme si l'on pouvait tout à coup se dispenser de cette mutualisation qui a fait la force et le succès du projet européen. Notre échec au moment du référendum est de ne pas avoir su démontrer que l'Europe est le seul moyen de maîtriser et d'humaniser la mondialisation plutôt que de la subir. Et avec cette tentation de repli vient la tentation de l'oubli, du «voile pudique» que l'on voudrait faire tomber sur tous les défis nouveaux ou extérieurs. Le danger pour les Balkans est là.

Et puis il y a une autre tentation dans l'Europe d'aujourd'hui. Celle de «l'Europe forteresse» barricadée derrière ses règles, ses protections et ses frontières. J'ai moi-même posé comme l'une des conditions pour sortir de la crise d'ouvrir et d'aller au bout du débat sur les frontières définitives du projet européen. Tant il est vrai que les citoyens ont en ce moment l'impression d'une fuite en avant, d'un projet sans limites politiques et géographiques. Voilà qui explique les peurs, les rejets, les replis.
Menons donc ce débat sans tabou, dans la transparence. Il est de toute façon posé par la négociation ouverte avec la Turquie, par l'espoir créé en Ukraine.

Ne nous trompons pas ! Ce débat ouvert sur les frontières définitives de l'Union à l'est ou au sud-est ne se pose pas pour les Balkans. Les Balkans sont en Europe. La géographie et l'histoire le démontrent, s'il en est besoin. Aux pays des Balkans de saisir cette chance. Il n'y a pour eux aucun autre horizon que celui de l'Union européenne sauf l'instabilité à nouveau et le chaos. Se rapprocher de l'Union européenne, y être associé et un jour en devenir membre à part entière, c'est une forme de contrat qui comporte des règles, des exigences, des disciplines. On n'entre pas dans l'Union parce que l'on voit de la lumière ou simplement parce que la porte est ouverte. Il n'y a pas et il n'y aura pas de raccourcis ni de complaisance.

Nous avons déjà payé très cher une telle occultation dans le passé. Nous la payerions très cher à l'avenir.Adhérer à l'Union européenne, c'est adhérer à une communauté de valeurs et à un certain nombre de conditions techniques, économiques et politiques. Cela vient d'être rappelé à nos amis Croates qui continuent leurs efforts.

Les pays des Balkans doivent d'ailleurs comprendre que la mise en oeuvre de réformes ne répond pas seulement à une exigence du club européen qu'ils aspirent à rejoindre, mais aussi à une nécessité pour leur propre population et leur avenir, indépendamment même du dialogue avec l'Union européenne. J'ai évoqué les contraintes ou plutôt le contrat. Il y a une clause plus stricte pour avancer sûrement sur la route européenne. Au-delà du courage et de la détermination pour régler les problèmes internes et domestiques, il me semble que les pays des Balkans se donneraient plus de chances s'ils inventaient entre eux une nouvelle solidarité régionale, plus intense, plus structurée, plus efficace qu'une simple coopération.Un mot enfin de l'intérêt réciproque de l'Union et des Balkans d'être attentifs l'un à l'autre, d'être ensemble. En dépit des incertitudes politiques ou institutionnelles, nous avons ici l'occasion et sans doute l'obligation d'approfondir et de développer certains instruments de l'Union européenne : fonds structurels, outils de sécurité, de défense et de politique extérieure. Pour l'Europe politique, l'Europe puissance, l'Europe «acteur global» dont nous rêvons encore, les Balkans sont le premier terrain, le plus proche de nous et, du même coup, le premier test de crédibilité.
* Ancien ministre des Affaires étrangères, ancien commissaire européen, président du club Nouvelle République (www.nouvellerepublique.com)
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MessageSujet: Europe et OMC   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyJeu 15 Déc - 0:34:58

Par Zaki Laïdi*
[13 décembre 2005]
Il y a deux questions que tout le monde se pose aujourd'hui à propos de la conférence de l'OMC à Hongkong. Pourquoi l'Europe est-elle pointée du doigt ? Cette mise en accusation est-elle fondée ?

Sur le premier point, les choses sont relativement simples. Le commerce mondial fonctionne sur le principe des avantages comparatifs. Ces avantages, l'Europe les détient massivement dans certains créneaux industriels – dont l'agroalimentaire – et dans les services. Elle a donc intérêt à ce que les pays émergents ouvrent leurs marchés dans les domaines où ils sont encore protégés (Brésil) ou surprotégés (Inde). Mais en échange, les pays en développement exigent que les pays riches ouvrent leurs marchés agricoles. Or les marchés du Nord ne sont pas véritablement ouverts sur le plan agricole. Le marché européen est en moyenne quatre fois plus protégé que le marché américain. Et cette protection est particulièrement forte pour le sucre, le riz traité, la viande et les produits laitiers. D'où cette offensive en règle, menée par les Etats-Unis et le Brésil notamment, pour que l'Europe, qui a déjà beaucoup réduit ses subventions à l'exportation, réduise drastiquement sa protection tarifaire. Depuis Canc?n, le Brésil, héraut des pays émergents, est d'ailleurs décidé à refuser toute concession tant que l'Europe n'aura pas mis un genou à terre.

L'Europe est-elle pour autant coupable ? C'est là que les choses se compliquent.
La première remarque est que la libéralisation des échanges agricoles, si souhaitable soit-elle, ne peut pas être profitable à l'ensemble des pays en développement. L'idée selon laquelle l'Europe étranglerait les pays en développement est fausse car, s'il y a des pays en développement, tous ces pays n'ont pas les mêmes intérêts.

Toutes les études sérieuses, françaises comme américaines – que, d'ailleurs, la Banque mondiale ne mentionne jamais – montrent qu'il est impossible de chiffrer le bénéfice global d'une libéralisation des marchés agricoles tout simplement parce que ce chiffrage dépend de la situation des pays en développement. Les pays exportateurs nets de produits agricoles gagneront à une libéralisation. Mais les pays importateurs nets en pâtiront. Ce qui se passera sur le plan agricole est ce qui se passe avec les textiles. Les plus gros pays du Sud évinceront les plus petits comme la Chine évince les pays méditerranéens.

La seconde dimension qu'il faut avoir à l'esprit est que la protection agricole de l'Europe est tempérée – comme celle des Etats-Unis – par l'existence de régimes préférentiels qui font précisément que les pays les moins développés ont un accès privilégié au marché européen. Pour faire simple, Maurice exporte d'autant plus facilement vers l'Europe que celle-ci ferme son marché au Brésil. Naturellement, la protection des marchés européens profite aussi à des exploitants agricoles européens qui ne comptent pas parmi les plus démunis. Mais il faut admettre que la protection agricole européenne favorise à la fois les «gros exploitants» chez nous, et les pays les moins avancés.

Le troisième point que l'on peut faire valoir à la décharge de l'Europe est que l'agriculture n'est pas une activité comme une autre et que l'ouverture complète de nos marchés agricoles portera atteinte à la multifonctionnalité de l'agriculture, multifonctionnalité que défend l'Europe, mais également l'OCDE.
Le procès fait à l'Europe est d'autant moins valable que les pays émergents restent, eux aussi, très protégés sur le plan agricole, que les pays en développement se protègent les uns des autres et que, fondamentalement, le cours de la négociation à l'OMC, tel qu'il se présente, n'est pas forcément le plus pertinent pour les pays en développement.
Si le procès de l'Europe ne peut pas être instruit, la poursuite du statu quo est pour autant intenable.

En premier lieu, si l'Europe veut défendre son agriculture, elle doit assumer son choix. Mais pour ce faire, elle doit agir de manière transparente. Il faut clairement que les citoyens sachent quel serait le coût d'une déprotection agricole, secteur par secteur, produit par produit. C'est pourquoi le refus de rendre publics les bénéficiaires de la PAC est parfaitement inacceptable. Si l'agriculture est une préférence collective – thèse que défendait Pascal Lamy quand il était commissaire européen –, il faut que cela soit mis en débat. Et dans ce cas, on se rendra peut-être compte qu'il y a d'autres manières de protéger l'agriculture que la manière française. De ce point de vue, la politique française n'est pas convaincante. Sur le fond, les arguments qu'elle met en avant ne sont pas tous irrecevables. Mais une fois de plus, la manière dont elle en use pour faire prévaloir son point de vue peut se révéler contre-productive. Face à la complexité du problème, il existe une seule réponse réaliste : l'Europe devra faire des concessions en termes d'accès aux marchés, même si cette ouverture n'est pas la panacée, comme veulent le faire croire les Brésiliens. Car sans ces concessions, elle se fermera les marchés des pays émergents.

De surcroît, offrir un accès préférentiel aux pays d'Afrique est honorable. Mais cela ne peut pas être une fin en soi car c'est aussi une manière d'inciter ces pays à rester cantonnés dans une seule production.
Enfin, et surtout, l'Europe doit déplacer le débat de la libéralisation des échanges vers le développement, non pas pour les opposer, comme le font démagogiquement les altermondialistes, mais en les conjuguant. La libéralisation des échanges est un bien. Mais à elle seule, elle n'apportera jamais le développement.
* Politologue au Ceri-Sciences-Po, auteur de La Norme sans la force. L'énigme de la puissance européenne (Presses de Sciences-Po, 2005).
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MessageSujet: Les Européens arrachent un accord sur le budget 2007-2013   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 17 Déc - 17:00:21

17/12/2005 06h37

Le Premier ministre britannique Tony Blair, le 17 décembre 2005 à Bruxelles
- Les dirigeants européens ont arraché dans la nuit de vendredi à samedi un accord crucial sur le budget 2007-2013 de l'UE, grâce à des concessions du Premier ministre britannique Tony Blair notamment sur le rabais de son pays.

"C'est un accord qui permet à l'Europe d'avancer", s'est félicité M. Blair, qui jouait sur ce sommet le bilan de ses six mois de présidence des 25.

La France et l'Allemagne, qui ont fait ouvertement équipe dans cette négociation marathon de plus de 30 heures, ont elles aussi salué "un bon accord".

"C'est un bon accord pour l'Europe qui se voit donner les moyens nécessaires pour financer ses ambitions, ses politiques communes, et cet accord permet de financer convenablement l'élargissement", a estimé Jacques Chirac, au départ l'un des chefs de file des opposants aux premières propositions britanniques.

"L'Europe reprend ainsi sa marche en avant", a ajouté le président français. "Une fois de plus, la crise a été surmontée".

"L'Europe est aujourd'hui dans une situation dans laquelle un gros obstacle a été déblayé" de sa route, a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel, qui a joué avec succès un rôle de médiateur à des moments clés de la négociation.

Le dénouement a été retardé jusque tard dans la nuit notamment par les réticences de la Pologne. Varsovie jugeait insuffisant le montant des aides régionales lui étant destinées, et a finalement obtenu 4 milliards d'euros de plus que ce que Londres lui offrait début décembre.

"Quand on gagne tous, le goût de la victoire est bon comme le goût du bon champagne français", s'est exclamé le Premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz.

L'issue des âpres tractations, engagées avant même l'ouverture du sommet jeudi, est restée longtemps incertaine. Ce n'est que vendredi soir que l'horizon s'est dégagé, lorsque Tony Blair a levé deux des principaux obstacles.


Le Premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz, le 16 décembre 2005 à Bruxelles
- Gérard CerlesIl a d'abord accepté d'abandonner, de 2007 à 2013, 10,5 milliards du rabais dont le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 sur sa contribution aux finances communautaires. Ce chiffre représente environ 20% des 50 à 55 milliards que le rabais aurait atteint sur cette période s'il était resté inchangé.

Il s'est aussi rangé à la proposition allemande d'augmenter le montant total du budget de l'UE à 1,045% du PIB des 27 (les 25 plus la Bulgarie et la Roumanie). L'enveloppe se retrouve ainsi à mi-chemin entre les 1,03% que proposait M. Blair mercredi et les 1,06% que voulait la présidence luxembourgeoise en juin dernier.

Le budget global, qui doit permettre d'aider les 10 nouveaux pays entrés dans l'Union en 2004 à rattraper leur retard sur les anciens, atteint ainsi 862,4 milliards d'euros pour l'ensemble de la période 2007-2013.

En contrepartie, Tony Blair a obtenu gain de cause sur l'un de ses thèmes les plus chers, à savoir l'inclusion dans l'accord d'une clause de "révision exhaustive et large" de l'ensemble du budget à l'horizon 2008-2009, qui inclura notamment les dépenses de la politique agricole commune.

La France en particulier a résisté longtemps à une telle clause, de peur qu'elle se traduise par une chute du montant des subventions agricoles, dont elle est la principale bénéficiaire.

L'accord permet "de développer une approche différente à l'avenir, pour réformer le budget afin qu'il réponde mieux à nos besoins", a estimé M. Blair, qui plaide pour une baisse des dépenses agricoles au profit de la recherche ou de l'éducation.

Face aux eurosceptiques qui ne manqueront pas d'attaquer ses concessions sur le rabais, le Premier ministre s'est appliqué à se justifier.


- Patrick Kovarik"Le rabais demeure intact sur toutes les dépenses autres que celles liées au développement économique des nouveaux Etats membres", a-t-il plaidé. "Nous payons notre part de façon équitable."

Il s'est aussi réjoui que "la France se trouve pour la première fois à égalité avec le Royaume-Uni" en termes de contributions nettes.

Cet accord évite à l'Union de s'enfoncer un peu plus dans la crise existentielle ouverte par les rejets de la Constitution européenne en France et aux Pays-Bas au printemps dernier.

Elle lui permet aussi de ne pas se dédire sur l'intégration de nouveaux membres programmée bien avant ces scrutins, à commencer par celle de la Macédoine, comme certains l'avaient envisagé en cas d'échec à Bruxelles.

Skopje a obtenu le statut de candidat officiel à une adhésion à l'UE juste après l'accord sur le budget.
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MessageSujet: Re: Europe : débat sur les institutions, le budget   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptySam 17 Déc - 17:15:42

Arrow Pas d'accord sur la TVA à Bruxelles, Jacques Chirac déterminé

Arrow BRUXELLES (Reuters) - Les dirigeants européens ne sont pas parvenus à un accord sur la baisse de la TVA dans l'hôtellerie-restauration et la décision a été reportée à la réunion des ministres des Finances de l'UE en janvier.

Jacques Chirac, qui s'était engagé lors de la campagne électorale de 2002 à baisser la TVA dans ce secteur de 19,6% à 5,5%, a concédé que le problème n'était "pas réglé" mais a réaffirmé sa détermination à obtenir un accord, qui obligerait Bercy à trouver trois milliards d'euros par an.

Dénonçant l'échec de Bruxelles, l'Union des restaurateurs de France (UMIH) a demandé samedi au gouvernement français d'appliquer "unilatéralement" un taux réduit de TVA à 5,5% dans l'hôtellerie-restauration.

"La France doit unilatéralement appliquer le taux réduit de TVA. Elle le peut. Cela ne remet pas en cause la concurrence intracommunautaire", a déclaré à Reuters une porte-parole de l'UMIH jointe par téléphone.

Les discussions butent sur le refus de l'Allemagne mais le président français s'est attaché à minimiser le désaccord en assurant que "ce problème" n'était pas "de nature à remettre en cause l'entente franco-allemande".

Le gouvernement allemand, qui craint que ses propres restaurateurs s'engouffrent dans la brèche alors qu'il est en train de supprimer toutes les niches fiscales, craint une multiplication des dérogations.

Or, de nombreux autres pays conditionnent leur accord sur la baisse de la TVA pour la restauration en France à la satisfaction de leurs revendications.

La Commission européenne estime qu'une réduction de la TVA ne créera pratiquement pas d'emplois, contrairement à ce que prétendent les restaurateurs, qui bénéficient déjà d'une baisse des charges sociales en attendant un accord sur la TVA.

Mais elle juge que la décision appartient aux Etats membres dans la mesure où il n'y a pas de perturbation du marché unique: un Allemand n'ira pas dîner en France à cause de la TVA.

La restauration rejoindrait donc la liste des services à haute intensité de main d'oeuvre qui peuvent bénéficier depuis 1999 d'une TVA réduite, comme la coiffure, le lavage de vitres, la rénovation d'immeubles ou la réparation de vélos.

Il est d'ores et déjà acquis que les pays qui le souhaitent pourront continuer à appliquer un taux réduit à certaines activités à haute intensité de main d'oeuvre, comme la rénovation d'immeubles ou la coiffure.
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MessageSujet: Jacques Chirac se veut ambitieux pour l'Europe   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 18 Déc - 15:20:50

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac a promis de faire des "propositions ambitieuses" en 2006 pour adapter les institutions européennes à une l'Europe élargie et la rendre "politique et sociale et solidaire".

Le chef de l'Etat s'exprimait lors d'une allocution à l'Elysée, quelques heures après l'accord intervenu à Bruxelles dans la nuit de vendredi à samedi entre les dirigeants des Vingt-Cinq sur le budget pour l'Europe élargie de 2007-2013.

"Maintenant nous devons passer à l'étape suivante et avec nos partenaires, dans le respect du vote des Français, penser et être en initiative sur le plan de nos institutions", a-t-il déclaré, sept mois après la victoire en France du "non" au référendum sur la Constitution européenne.

"Nos institutions ne sont pas aujourd'hui réellement adaptées à une Europe élargie et moderne et donc nous devons avoir des institutions démocratiques et plus efficaces", a dit le chef de l'Etat.

"Ce sera la grande ambition de la présidence autrichienne qui nous réunira à la fin du prochain semestre de façon à ce que l'on puisse prendre de nouvelles initiatives", a-t-il promis.

Jacques Chirac a affirmé qu'il aurait "l'occasion de faire des propositions, des propositions ambitieuses pour l'Europe de demain, cette Europe (...) que je souhaite à la fois politique et sociale et solidaire".

"Je ferai des propositions pour que l'Europe progresse, pour qu'elle s'affirme comme l'un des acteurs majeurs du monde de demain", a-t-il précisé.

"LE COURAGE DE TONY BLAIR"

Le chef de l'Etat a de nouveau rendu hommage au Premier ministre britannique, Tony Blair, "qui a eu beaucoup de courage, d'initiatives, de responsabilités dans toute cette période préparatoire à cet accord".

Il a salué dans le compromis de Bruxelles un "bon accord" qui répond "aux besoins de l'élargissement, "favorisera" le développement des nouveaux pays membres et "renforce la solidarité et la justice".

Cet accord "affirme enfin que chaque pays doit contribuer de façon égale et équitable au coût de cet élargissement", a dit Jacques Chirac.

A ses yeux, l'accord "a mis en cause les mécanismes de ce que l'on appelle le chèque britannique et qui donnait à la Grande-Bretagne, à ce titre, et je dirai un avantage qui n'était pas, qui n'était plus en tous les cas justifié".

Jacques Chirac a salué un "budget autour duquel l'Europe s'est rassemblée. Une Europe qui s'est affirmée ainsi sur le plan politique, ambitieuse et solidaire".

"La France et l'Allemagne ont joué incontestablement un rôle majeur dans l'élaboration de cette décision, à côté de la président britannique bien entendu", s'est-il réjoui.
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MessageSujet: L'Europe sort de la paralysie mais l'incertitude demeure   Europe : débat sur les institutions, le budget EmptyDim 18 Déc - 15:21:20

par Yves Clarisse

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne peut reprendre cahin-caha le débat sur l'approfondissement de son intégration après avoir évité une nouvelle crise budgétaire lors d'une saga annonciatrice d'un changement d'alliances en Europe.

L'accord auquel sont parvenus samedi les dirigeants de l'UE sur le budget de 2007 à 2013 est minimaliste, reste dominé par des dépenses "du passé" - l'agriculture et les aides régionales - et n'investit pas un centime de plus dans la recherche, le talon d'Achille de l'Union européenne vis-à-vis des Etats-Unis.

En apparence, Londres a remporté une victoire sans appel.

L'élargissement de l'Union, objectif stratégique de la Grande-Bretagne, a progressé pendant ses six mois de présidence avec l'ouverture de négociations à la Turquie et à la Croatie.

Londres, qui s'est toujours opposé au slogan fédéraliste réclamant l'approfondissement avant l'élargissement, peut enregistrer avec satisfaction l'octroi du statut de candidat à la Macédoine, prélude à l'adhésion future des Balkans.

Tout cela se fera en outre à budget pratiquement constant et la "ristourne" budgétaire britannique est rognée, mais subsiste.

Mais le tableau est beaucoup plus nuancé.

Cet accord a d'abord le mérite d'exister et de permettre le financement de l'Europe élargie: même s'il est minimaliste, ce sont plus de 155 milliards d'euros qui vont être injectés dans les économies des 12 nouveaux pays (avec la Bulgarie et la Roumanie), un pactole d'une ampleur inédite.

Les bénéficiaires ne s'y sont d'ailleurs pas trompés.

SOLIDARITÉ

"Nous utiliserons cet argent pour rattraper les pays riches", a déclaré le Premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz, ému jusqu'aux larmes par cette "solidarité" née en Pologne il y a 25 ans et qui "unit aujourd'hui l'Europe".

Le budget n'est peut-être pas aussi "moderne" que l'auraient souhaité les partisans d'un repositionnement de l'Europe.

Mais les dirigeants européens se sont fixé rendez-vous à mi-parcours, en 2008-2009, soit deux ans à peine après l'entrée en vigueur de ce budget pluriannuel, pour remettre toutes les dépenses à plat, de la PAC au "rabais" britannique.

Certes, il faudra l'unanimité pour modifier quoi que ce soit et la Bulgarie, la Roumanie, voire la Croatie seront alors à la table des négociations, ce qui rendra la décision difficile.

Mais l'UE aura l'occasion de se poser sans précipitation la question-clé des dépenses, notamment agricoles, avec une nouvelle génération de dirigeants français moins arc-boutés que Jacques Chirac sur la défense acharnée de la PAC.

L'accord permet aussi de mettre fin à la paralysie qui a suivi le "non" français à la Constitution européenne: "Nous aurions vécu un drame absolu si ce n'avait pas été le cas", a estimé le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

La construction européenne est ainsi faite qu'elle ne fonctionne que par beau temps: ce n'est pas pour rien qu'un néologisme, l'"europessimisme", lui est souvent accolé.

"L'Europe reprend sa marche en avant", a estimé Jacques Chirac, selon lequel "la crise a été surmontée".

C'est peut-être aller vite en besogne, car on ignore encore comment faire accepter par la France la Constitution européenne ou, au moins, ses principales dispositions institutionnelles indispensables au bon fonctionnement de l'Europe élargie.

RELANCE DE LA CONSTITUTION ?

Mais les chefs d'Etat et de gouvernement ont désormais l'esprit libre pour y réfléchir, ce qu'ils feront dès le premier semestre de 2006, sous présidence autrichienne.

"Maintenant, l'UE peut s'atteler à d'autres problèmes, comme la Constitution", a souligné la chancelière allemande Angela Merkel, dont tous les dirigeants européens, sauf Tony Blair, ont souligné le rôle central dans la négociation budgétaire.

Il est remarquable dans ce contexte de constater que Merkel est viscéralement attachée au texte fondateur déjà ratifié en Allemagne et dans 13 autres pays, qu'elle ne cesse de citer.

Les Allemands, qui dirigent les deux plus importants groupes du Parlement européen, ont d'ailleurs décidé d'utiliser l'institution de Strasbourg pour nourrir le débat sur la relance du processus sans attendre l'élection présidentielle française.

En attendant, les pays fondateurs de l'UE, dont la France et la Belgique, nourrissent l'espoir de relancer rapidement l'intégration autour des membres de la zone euro et envisagent dès 2006 un sommet de l'Eurogroupe, forum ouvert à tous.

Enfin, ces phénomènes se déroulent sur fond d'alliances mouvantes qui donnent lieu à des changements étonnants.

L'intégration des pays de l'Est dans l'Union se fait à une vitesse beaucoup plus rapide que prévu et les "Dix" ne sont pas le facteur de blocage attendu par les "anciens".

"La situation dans l'UE a changé, nous avons évolué depuis que nous avons rejoint le bloc il y a 18 mois, et nous voyons à présent les priorités qui étaient les nôtres au début sous une lumière bien différente", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères, Stefan Meller, lors du sommet de Bruxelles.

Le comportement de Tony Blair, qui a rogné les aides régionales aux pays de l'Est, a également ouvert les yeux de ces pays instinctivement proches des thèses économiques de Londres, sur le positionnement de la Grande-Bretagne dans l'UE.

En clair, ceux qui veulent de la solidarité ne doivent pas attendre grand-chose d'une Europe britannique du libre-échange.

C'est d'autant plus vrai que Tony Blair, qui a courageusement accepté d'affronter son opinion publique en renonçant pour la première fois à une partie de sa "ristourne" budgétaire, a entamé son dernier mandat.

Or, la relève à gauche - le chancelier de l'Echiquier Gordon Brown - ou à droite - le nouveau dirigeant conservateur David Cameron - est fortement marquée par l'euroscepticisme.

"Blair, c'est le meilleur qu'on puisse avoir. Et quand il partira, il nous manquera", dit un membre éminent de la Commission européenne qui se demande où se situera Londres.
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