Ce que Sarkozy a dit sur Clearstream

Ce que Sarkozy a dit sur Clearstream, ce que les autres ont dit de lui


Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, entendu mardi comme partie civile par les juges enquêtant sur le "corbeau" de Clearstream, a affirmé être une victime dans cette affaire où les autres protagonistes se sont également exprimés à son sujet.

CE QUE SARKOZY A DIT :

- "J'ai été reçu en tant que victime, je leur ai dit que je voulais la vérité, je leur fais toute confiance pour la trouver" (mardi à la sortie de l'audition par les juges).

- "La vérité doit être connue et elle le sera" (3 mai).

- "Sur le plan personnel, je veux savoir, et sur le plan politique, je veux préserver l'unité de notre famille"(2 mai).

- "J'ai beaucoup souffert à titre personnel de cette affaire" (28 avril).

- "Quand il a été avéré que c'était une manipulation, je me suis constitué partie civile parce que je fais confiance à la justice. Je ne ferai pas d'autre commentaire, ni aucun procès d'intention à quiconque" (28 avril).

- "J'ai été informé par Dominique Perben (ndlr: Garde des Sceaux à l'époque où l'affaire Clearstream a éclaté en 2004) que j'étais suspecté" mais "j'aurais aimé être informé qu'on savait que je n'avais pas à être suspecté" (27 avril).

- "La justice a montré que c'était une manipulation. Maintenant, chacun sait que je n'ai jamais eu un compte à l'étranger et c'est ça qui comptait" (27 avril).

CE QUE LES AUTRES ONT DIT DE SARKOZY :

+ Dominique de Villepin:

- "Le nom de Nicolas Sarkozy n'a pas été évoqué en liaison avec de quelconques affaires, il a été évoqué comme ministre de l'Intérieur" (4 mai).

- "A aucun moment, le nom de Nicolas Sarkozy n'a été évoqué" lors de la réunion du 9 janvier 2004 avec le général Philippe Rondot, "il n'y a jamais eu d'enquête le concernant" (2 mai).

- "Je suis informé comme tout le monde" de l'existence d'une liste de noms de personnalités économiques et politiques concernant l'affaire Clearstream "au moment où il y a des dénonciations calomnieuses, à l'été 2004, où le nom de Nicolas Sarkozy est cité" (2 mai).

+ Le général Philippe Rondot:

- "Parmi les personnes citées comme titulaires de comptes Clearstream, le nom de M. Sarkozy a été évoqué lors de cette réunion" du 9 janvier 2004 (déposition devant les juges, 28 mars).

- "Fixation Nicolas Sarkozy, référence conflit Chirac-Sarkozy", "DDV (Dominique de Villepin, ndlr) revient sur le voyage de Nicolas Sarkozy en Chine - intérêt financier ?" (notes sur la réunion du 9 janvier 2004 saisies par la justice).

- "Nicolas Sarkozy a eu connaissance de mon enquête et de ses résultats, selon lesquels la probabilité d'un montage dans cette affaire était très grande" (28 mars).

+ Jacques Chirac:

- "S'agissant de l'affaire Clearstream, le président de la République dément catégoriquement avoir demandé la moindre enquête visant des personnalités politiques dont le nom a pu être mentionné" (28 avril).

Clearstream: Sarkozy dément des propos attribués par Villepin

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a "catégoriquement démenti", via son avocat, des propos que lui a attribués le Premier ministre Dominique de Villepin lors de son audition devant les juges dans l'affaire Clearstream.

Selon le quotidien "Le Monde" daté de mardi, le général Philippe Rondot, chargé d'enquêter sur cette affaire par M. De Villepin, écrit dans une note que l'actuel Premier ministre lui aurait dit en juillet 2004: "Si nous apparaissons, le PR (président de la République) et moi, nous sautons".

Or, devant les juges, Dominique de Villepin affirme que c'est en réalité M. Sarkozy qui lui aurait dit, lors d'un échange vif en octobre 2004: "Si vous apparaissez, le président ou vous-même, comme cachant un rapport, vous sautez". D'après les extraits de son audition parus samedi dans "L'Est républicain" et "Le Monde", M. De Villepin précise avoir évoqué cette conversation au général Rondot, qui aurait donc confondu l'auteur de la phrase.

Dans "Le Monde" daté de mardi, Me Thierry Herzog, l'avocat de M. Sarkozy, assure que son client a "découvert avec étonnement" les faits tels qu'ils sont relatés par le Premier ministre et a "décidé, dans ces conditions, de faire exception à la règle qu'il s'est fixée de ne jamais commenter les éléments de la procédure, en apportant, sur ce point, un démenti catégorique".

Me Herzog assure au quotidien que "M. Sarkozy se souvient parfaitement de cet entretien; il affirme qu'il n'a pas prononcé les mots qui lui sont prêtés (par Dominique de Villepin), d'autant qu'à aucun moment, il n'a pu envisager que le chef de l'Etat ait pu être concerné en quoi que ce soit par cette affaire". AP

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